Mohamed Saïd : «Yennayer doit être décrété jour férié !»

Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a salué l’officialisation de tamazight dans le projet de révision de la Constitution. Cette formation politique, présidée par Mohamed Saïd, appelle néanmoins à opter pour sa transcription «en caractères arabes dans le souci de consolider la langue arabe, unificatrice de la nation depuis l’épopée de l’islam». Aussi le PLJ saisit-il l’avènement du nouvel an amazigh pour adresser ses vœux au peuple algérien et propose à cet égard de décréter le premier jour de Yennayer journée fériée de charge symbolique identique à celle du 1er moharram et du jour de l’An international. Le PLJ a également exprimé sa satisfaction quant à la constitutionnalisation de la réconciliation nationale, la consolidation des acquis sociaux du citoyen, le retour à la limitation du mandat présidentiel et l’extension de l’espace des droits et libertés individuelles et collectives… «Autant de mesures positives qui demeurent néanmoins insuffisantes pour satisfaire l’impératif de changement dicté par l’élévation du niveau de conscience politique de la société», a souligné ce parti dans un communiqué rendu public aujourd’hui. Le bureau national du PLJ regrette cependant l’insistance annoncée du pouvoir à faire adopter l’avant-projet par une autorité législative souffrant d’un déficit de légitimité et le maintien d’une partie de l’opposition politique en dehors du cercle consensuel. Pour ce bureau national, qui s’est réuni vendredi 8 janvier 2016 à Alger, «le plus important ne réside guère dans la promulgation de constitutions ou de lois, mais dans leur application par leurs promoteurs qui doivent être imbus de la culture d’Etat et acceptent de se soumettre aux règles de l’alternance démocratique au pouvoir». Le PLJ estime, en outre, que l’idéal aurait été d’opter pour «une politique de consensus national pour tout ce qui concerne l’avenir de la nation». «Cette position de principe est née de la conviction que le consensus est la seule voie qui confère la légitimité à l’exercice des pouvoirs, aide à affronter les défis successifs et jette les bases de la construction d’un Etat dont les institutions émanent de la volonté populaire et sont régies par le droit et la morale», ajoute ce parti. Pour le PLJ, il y a parmi les amendements proposés certains qui sont déjà en vigueur depuis des années et d’autres qui sont en deçà des aspirations de la société au changement pacifique pour reprendre confiance dans ses institutions. A titre d’exemple, il cite la création d’une haute instance indépendante de surveillance des élections qui est de nature à exacerber la crise de confiance dans la probité des élections, dès lors que son président et ses membres sont exclusivement nommés par le président de la République, ce qui réduit, à coup sûr, les chances de règlement des conflits politiques, conformément aux dispositions de la Constitution. «Une lecture sereine de quelques amendements proposés révèle – si besoin est – l’absence d’intention claire de changement réel chez leurs promoteurs contrairement aux slogans répétés par les animateurs de la campagne du président candidat et aux promesses contenues dans le discours de celui-ci réélu lors de la cérémonie de prestation de serment», estime encore le PLJ. Cette formation considère que ces amendements, tels que présentés, consacrent dans leur essence la pérennité du même régime politique qui repose sur la concentration des pouvoirs entre les mains d’un homme non responsable pour autant, devant les institutions de l’Etat. Ils offrent une autre image d’une volonté de contourner la revendication populaire de changement dans le but de se maintenir au pouvoir au détriment des exigences de la démocratie». Le PLJ invite ainsi le président Bouteflika à tenir compte des avis exprimés par les formations ayant opté pour le boycott et les courants politiques nationaux marginalisés. Il ne voit aucun intérêt à faire adopter le projet de la révision constitutionnelle par le Parlement au lieu de la voie référendaire. «Une telle démarche, ajoute le PLJ, si elle est maintenue, affaiblirait la légitimité de cette loi fondamentale et conforterait l’idée que la réalisation de l’alternance démocratique par la voie d’élections libres et régulières est encore lointaine.
Sonia Baker
 

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