Le tour d’Ouagadougou
Par Houari Achouri – La capitale française, Paris, le vendredi 13 novembre 2015, puis, récemment, Istanbul, en Turquie, et Jakarta, en Indonésie, et maintenant Ouagadougou au Burkina Faso – selon le même scénario que Bamako, au Mali, le vendredi 20 novembre – ont vécu, le temps de quelques attaques terroristes meurtrières, ce que les Algériens ont subi au quotidien, et heure par heure, pendant toute une décennie noire. Les appels au djihad contre les mécréants et les taghouts(tyrans) lancés par des activistes extrémistes du FIS dès les années 1989, 1990 et 1991 avaient réussi à mobiliser des milliers d’individus fanatisés qui ont été lancés contre la cible qui leur a été désignée : la population algérienne. Des fatwas ont rendu licites à la fois le crime et les moyens de tuer et autorisé toutes les ruses pour attirer le taghoutdans un piège. C’est ainsi que les premiers policiers assassinés sont tombés dans des embuscades faciles à tendre à ces agents de l’ordre qui arrivaient pour remplir leur devoir, alors qu’ils ne savaient pas qu’il s’agissait d’un faux appel au secours provenant de terroristes qui les attendaient. N’importe quel motif était bon à ces criminels pour condamner à mort un citoyen en lui appliquant une fatwa confectionnée «sur mesure» afin de le transformer en mécréant ou en agent du pouvoir. Un enseignant en classe qui donne son cours, une élève qui ne porte pas le hidjab, un agent de l’administration des impôts, un journaliste du quartier, un imam qui prêche le véritable islam de la tolérance, la liste des personnes ciblées a concerné toutes les catégories de la population, homme et femmes, et tous les âges. Puis ce furent les actions «aveugles» par massacres de villageois dans les campagnes et voitures piégées dans les centres urbains. A partir des capitales occidentales où ils étaient confortablement installés, les porte-parole des groupes terroristes revendiquaient ouvertement ces actes pendant que dans l’opinion certains continuaient d’affirmer que l’on ne sait pas «qui tue qui». Aujourd’hui que le terrorisme frappe partout dans ce qui semble être une opération simultanée qui risque de toucher d'autres pays, tout le monde sait qui tue qui, sans attendre la revendication.
H. A.
Comment (7)
Les commentaires sont fermés.