«Tous», M. Gaïd-Salah ?
Par R. Mahmoudi – Après avoir tout essayé, tout misé sur l’affaire Tibhirine pour maintenir la pression pendant des années sur l’Algérie, la justice française déterre un nouveau dossier par lequel les décideurs français espéreraient acculer davantage leurs partenaires et les tenir plus longtemps sous leur influence. C’est la seule lecture qu’on peut faire de l’annonce, faite hier, de l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris dans l’attaque de Tiguentourine, en janvier 2013. Pourquoi avoir attendu trois ans pour activer cette affaire et se rappeler seulement aujourd’hui de la seule victime française de cette prise d’otage ? On se souvient qu’après coup, le gouvernement français était le premier à saluer l’intervention des forces de sécurité algériennes pour libérer les otages. Cette annonce coïncide étrangement avec la visite effectuée par le chef d’état-major de l’ANP à Tiguentourine, où il a rendu hommage à tous ceux qui ont risqué leur vie ou pris leurs responsabilités, ce jour-là, pour sauver des dizaines de vies humaines d’un massacre annoncé. «Il nous appartient, aujourd’hui, a-t-il déclaré, d’exprimer notre haute estime, notre respect et notre gratitude envers [tous] ceux qui ont eu l’honneur de mener l’opération de Tiguentourine avec détermination et abnégation, qu’il s’agisse des unités de l’Armée nationale populaire ou des différents autres corps de sécurité qui ont contribué résolument et fermement à sa réussite, dans des conditions exceptionnelles». Gaïd-Salah oublie ou feint d’oublier, dans cet hommage solennel, que le premier responsable de ladite opération croupit aujourd’hui en prison et est montré du doigt comme ayant «failli» à sa mission et coupable d’«infractions graves». Une cabale a été même déclenchée, via les médias et les tribunes politiques connues pour leur acharnement contre l’action antiterroriste, pour tenter de ternir, à travers le général Hassan, la réputation des services de sécurité en général. Souvenons-nous, le premier à avoir parlé de «défaillance» des services de sécurité dans l’opération de Tiguentourine fut le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, il y a quelques mois. Le parquet parisien reprend le même grief, désormais, en préjugeant de l’existence de «failles» dans la sécurité du site pétrolier d’In Amenas au moment de l’attaque.
R. M.
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