Affaire Sonatrach 1 : les avocats des accusés plaident l’acquittement
Les avocats de Mohamed Meziane, ex-PDG de Sonatrach, et des accusés dans l'affaire de Sonatrach 1, ont plaidé mercredi devant le tribunal criminel d'Alger l'innocence de leurs clients estimant qu'ils n'ont pas commis de faits délictueux. «L'accusation et la partie civile ne doivent pas considérer tous les accusés comme coupables», a souligné le collectif d'avocats de Mohamed Meziane, composé notamment de Miloud Brahimi et Tahar Amer Ouali demandant d'innocenter leur client «accusé sans dépôt de plainte préalable». Ils ont rappelé que Sonatrach ne voulait pas se constituer partie civile au début de l'affaire, car elle considérait à cette époque qu'elle n'avait pas subi de préjudice. Ils ont précisé que la société avait même constitué un groupe d'avocats pour défendre les accusés et qu'aucune plainte n'avait été déposée par les organes sociaux pour justifier les poursuites contre leur client. Me Miloud Brahimi a affirmé que «Sonatrach n'est pas soumise au code des marchés» et que la loi d'orientation des entreprises publiques de 1988 considère que nul ne peut s'immiscer dans la gestion d'une entreprise en dehors des organes constitués et que même la justice ne peut pas s'arroger ce droit. Selon l'avocat, le code des marchés publics de 2002 s'applique uniquement aux sociétés de règlement administratif et non économique. «Tant qu'on mêlera la justice à la gestion des entreprises publiques, on n'arrivera qu'à des aberrations», a souligné l'avocat qui estime que même les autres accusés dont Mohamed Chawki Rahal, directeur Activité commerciale doivent être acquitté alors que Nouria Miliani, directrice du bureau d'études CAD, n'avait pas à être poursuivie. En outre, l'avocat se demande où sont les autres intervenants dans l'affaire comme l'ex-ministre Chakib Khelil. De son côté, Me Tahar Amer Ouali a déclaré que les dirigeants de Sonatrach n'ont fait qu'appliquer les instructions du ministre dans certains dossiers comme celui lié à la télésurveillance des sites de la société et que c'était le même ministre qui a désigné le caractère d’urgence du projet. Dans le dossier du gazoduc GK 3, il indique que le contrat a été conclu dans le cadre légal, ajoutant que «toute l'affaire dénote d'une conspiration». Pour sa part, le bâtonnier de Sidi BelAbbès, Me Othmani a indiqué que «si les dirigeants de Sonatrach sont jugés, même le ministre de l'époque doit l'être, car il était responsable de la gestion de la société. Mais pourquoi seul Meziane est accusé et risque d'être condamné à 15 ans de prison ?» s'interroge l'avocat. Me Khaled Bourayou représentant Mohamed Chawki Rahal et le responsable de la direction de gestion sièges, Abdelwahab Abdelaziz ainsi que Cheikh Mustapha (ancien directeur d'exploration), a insisté sur le fait que ses clients n'ont fait qu'appliquer les directives du ministre de l'Energie qui n'a pas été inquiété. Les plaidoiries se poursuivront jeudi.
R. N.