Au diable le pétrole !
Par Houari Achouri – «Les prix du pétrole pourraient continuer à baisser…», «le cours du baril devrait remonter…», à chaque expert son refrain, mais tous reconnaissent qu’ils sont incapables de donner une prévision sûre concernant l'évolution des prix de l’or noir. Ils oscillent maintenant autour de 30 dollars avec des plongées inquiétantes au-dessous de ce seuil. Les pays, comme l’Algérie, qui ont compté uniquement sur cette ressource pour bâtir leurs économies sont en crise et les perspectives qui s’annoncent ne sont pas du tout rassurantes. Les institutions financières internationales multiplient les alertes sur ce qui attend le monde et pas seulement l’Algérie. En des termes que seuls les économistes comprennent et qui tournent tous autour du mot «croissance», les experts décrivent un avenir sombre pour quasiment tous les pays et particulièrement les exportateurs de pétrole et de matières premières, produits de base qui sont les principales sources de recettes financières extérieures pour les pays en développement et dont les prix devraient s’inscrire durablement dans une tendance baissière. La solution, pour ces experts, est dans l’accroissement de la production, c'est-à-dire le travail réel et non pas les lamentations à longueur de journée, accentuées à chaque fois que le cours du pétrole tombe. Les Algériens, qui ont connu l’aisance financière qu’a procurée le marché international du pétrole quand il était en hausse vertigineuse, auraient pu anticiper ce mauvais moment et se mettre au travail avec le financement propre de leur pays. Aujourd’hui, l’Algérie est obligée de s’endetter pour amorcer ce tournant et accélérer le changement de comportement pour construire l’économie forte et diversifiée, indépendante du prix du pétrole, que tous souhaitent. Il faut arrêter de regarder le jeu de yo-yo du marché international du pétrole. Moins s’intéresser à l’impact du retour de l’Iran sur ce marché ou à la démarche de Riyad pour s’y adapter, et plutôt tourner le regard vers notre pays, ce que nous sommes en mesure de faire par nous-mêmes, en travaillant, tout simplement, ce n’est pas sorcier, pour sortir de la crise.
H. A.
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