Horrible ou gênant ?
Par M. Aït Amara – Le président exécutif d’Optimum Telecom Algérie (OTA), la nouvelle maison-mère de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, a trouvé «horrible» notre article qui révélait, il y a quelques jours, le prêt accordé par l’Algérie au financier du sionisme, Mikhaïl Fridman. M. Vincenzo Nesci a exprimé ce sentiment dans une interview publiée par nos confrères du Quotidien d’Oran. Interview «sollicitée» après notre série de révélations sur les frasques de cette société que nous a léguée l’escroc international Naguib Sawiris ? Ce n’est pas exclu, si on suit l’enchaînement des réponses qui s’apparente à une série de répliques à nos différents articles sur les nombreuses incartades qui ont fait la réputation de cette société à propos de laquelle Vincenzo Nesci évoque un mariage «réussi» avec l’Etat algérien, à travers le Fonds national d’investissement (FNI). En effet, pour un mariage «réussi», c’en est un pour le partenaire étranger dont la dot est loin d’avoir été modique pour le contribuable algérien. Qu’on en juge : un prêt de 550 millions de dollars concédé au magnat russe au service d’Israël, en sus des 2,6 milliards de dollars déboursés pour racheter 51% d'une entreprise qui en vaut à peine la moitié ; l’impunité pour l’ingrat égyptien à qui l’Algérie a servi de planche de salut au moment où son bateau prenait l’eau et qu’il criait à l’aide en buvant la tasse ; la fuite d'un ancien directeur général de Djezzy qui a glissé une quenelle magistrale aux autorités judiciaires algériennes. Le président exécutif de l’ex-Orascom ment aux Algériens lorsqu’il dit que Djezzy a «démocratisé» le téléphone mobile en Algérie. D’anciens cadres d’Algérie Télécom, qui savent comment et pourquoi les décideurs politiques actuels avaient décidé – à l’époque – de donner la primauté à l’homme d’affaires égyptien au détriment de l’opérateur historique national, devront dire la vérité un jour. Nous comprenons, par ailleurs, que M. Nesci veuille tourner la page et caviarder les passages embarrassants de l’histoire de ce trust, mais il est évident qu’il ne suffit pas de changer un logo pour effacer des années de brigandage auquel, malheureusement, des Algériens ont participé et ont, pour cela, été cooptés au sein du gouvernement. Ceux qui les ont nommés à des postes politiques ont-ils peur qu’ils révèlent des secrets qui – comme disait l'autre – feraient «sauter la République» ? Le cas Djezzy cache bel et bien quelque chose et ce n’est pas une «horrible» interview du président exécutif d’OTA qui nous fera changer d’avis. Les Algériens sauront bien un jour quel complot s’est tramé dans leur dos et qui en sont les fomentateurs.
M. A.-A.
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