Ces «binationaux» utiles
Par Kamel Moulfi – Le joueur Yassine Benzia qui a choisi de rejoindre les Verts, n’a que 21 ans et offre sa jeunesse à l’Algérie. Il va à contrecourant des litanies qui prétendent qu’«il n’y a plus rien à faire dans ce pays». Yassine a confiance dans son pays d’origine. Il avait le choix et pouvait aller vers les Bleus, ses qualités techniques et sa position au sein du Lille LOSC en Ligue 1 française, où il évolue actuellement, lui ouvrent cette voie. Ceux qui suivent l’actualité du football en France disent qu’il a fait partie des sélections tricolores chez les jeunes et a été appelé plusieurs fois chez les Espoirs. Yassine n’a pas hésité et a écouté la voix de la fidélité à ses parents. Il a suivi une tradition ouverte par ceux qui ont composé la première Equipe nationale durant notre Guerre de libération et dont plusieurs avaient, eux aussi, leur place, à l’époque, dans la formation tricolore. Il sera véritablement chez lui, adulé par ses compatriotes. Il fera partie de ce groupe de joueurs qui mêlent les talents formés en Algérie et ceux qui jouent en France. C’est ainsi, d’ailleurs, que les «binationaux», comme on persiste à les nommer, veulent qu’on les appelle : «Les joueurs algériens évoluant à l’étranger». Ils sont absolument réfractaires aux termes «binationaux» et même «émigrés». Ils ont la nationalité française, comme nombre d’autres compatriotes, parce qu’ils sont nés en France. Cette caractéristique les rend, d’ailleurs, vulnérables à la «déchéance » qui les guette. Pis, le débat sur le sort réservé aux «Français du second collège» a déjà touché leur dignité au plus profond. L’humiliation que subit en ce moment Karim Benzema, pourtant international français confirmé et vedette du Real de Madrid, n’est sans doute pas étrangère à ce que pensent les joueurs algériens en France et au choix du cœur qu’ils feront le moment venu. En vérité, ce choix n’est pas conjoncturel et encore moins opportuniste. Depuis quelque temps, il se dit que le plus grand rêve de Zinedine Zidane est d’entraîner les Verts.
K. M.
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