Valls, Daoud, Dieudonné
Par Youcef Benzatat – Valls, Daoud, Dieudonné. Trois noms qui résument à eux seuls la complexité du monde contemporain, avec sa sournoiserie, sa bigoterie intellectuelle et ses vérités interdites. Dieudonné valsant sur les vérités interdites, Daoud squattant la bigoterie intellectuelle et Valls passé chantre de la liberté d’expression sélective. Jouant Daoud contre Dieudonné. Trouvant en l’un l’antidote de l’autre, en s’acharnant à la persécution de M’bala M’bala, le descendant d’esclave, et appelant au soutien urgent et inconditionnel de Kamel l’émancipé. Blessé dans son amour propre et éternel par l’humour décapant de l’artiste à la quenelle antisémite, et trouvant dans la bigoterie islamophobe de Daoud un remède inespéré à son chagrin, qui viendra pervertir, comme par enchantement, la boutade du père, «nous sommes avec la Palestine, qu’elle soit coupable ou victime», contre laquelle Daoud s’insurge, se désolidarisant ainsi de ce peuple indu et affirmant que les morts palestiniens ne l’intéressent pas, et dont Dieudonné en fera un point d’honneur de la quête de sa liberté d’expression. Que de sournoiseries dissimulées derrière le combat pour la liberté d’expression, contre l’oppression de la femme musulmane et la barbarie djihadiste ! Autant de combats alibis que réfléchit le miroir de l’imposture et de la cupidité. Quand bien même, sous le regard de l’humanité impuissante, le juif intégriste peut brûler vifs des enfants palestiniens, le soldat colonialiste israélien assassiner des journalistes accrédités officiellement aux points de contrôle et sur les lieux de l’Intifada, violer des prisonniers arrêtés arbitrairement et bafouer les résolutions votées par l’assemblée d’hommes indignés. Trois noms pour narrer l’ineffable, que seuls les humbles de ce monde parviennent à murmurer sourdement, et dont l’écho se noie perpétuellement dans l’abîme d’une guerre froide qui n’en finit pas de finir.
Y. B.
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