Lourd bilan dans une sanglante attaque terroriste à Ben Guerdane en Tunisie
La Tunisie a été de nouveau secouée par une sanglante attaque terroriste. 10 soldats et sept civils sont morts dans cette attaque qui s’est produite à Ben Guerdane, près de la frontière avec la Libye, selon un bilan provisoire fourni par les autorités tunisiennes. Les forces de l’armée tunisienne ont réussi à éliminer 28 terroristes et sept autres ont été arrêtés lors de ce terrible accrochage. Cette attaque terroriste a été menée lundi à l’aube par un groupe terroriste venant de Libye contre la caserne militaire au sud-est de la Tunisie. Cette attaque, bien que loin des centres urbains, a provoqué une onde de choc en Tunisie. Craignant de nouvelles attaques, le ministère de l’Intérieur tunisien a décrété un couvre-feu nocturne dans la ville de Ben Guerdane. Cette attaque terroriste a rappelé aux Tunisiens les tristes souvenirs des attaques sanglantes qui ont ciblé Tunis et Sousse en 2015, faisant des dizaines de morts parmi des touristes étrangers. En effet, le 18 mars de cette année, un attentat contre le musée du Bardo à Tunis a fait 22 morts, 21 touristes étrangers et un policier tunisien. Le 26 juin de la même année, un attentat contre l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El-Kantaoui, près de Sousse, au sud de Tunis, a fait 38 morts, dont un grand nombre de Britanniques. Le 24 novembre, un Tunisien se fait exploser dans un bus transportant des membres de la sécurité présidentielle, tuant 12 d’entre eux en plein Tunis. Les trois attentats sont revendiqués par Daech. La Tunisie risque de subir encore plus d’attaques à cause de la situation chaotique en Libye où les groupes terroristes font la loi dans certaines régions, notamment près des frontières ouest de ce pays en ruine. Les craintes d’une recrudescence des actes terroristes sur son territoire ont poussé la Tunisie à s’aligner sur la position de l’Algérie, refusant toute intervention militaire étrangère en Libye. Car en cas d’intervention militaire, les groupes terroristes risquent d'entrer dans le territoire tunisien. Surtout que les frontières sont loin d’être étanches. Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a donné la tonalité dans une intervention retransmise en direct à la télévision. Il a d’abord condamné cette attaque jihadiste qu’il a qualifiée de «sans précédent» et de «coordonnée» à Ben Guerdane. Il estime qu’elle avait «peut-être pour but de contrôler» cette région et de «proclamer une nouvelle province» aux mains de groupes extrémistes. «Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons exterminer (…) définitivement», a ajouté M. Essebsi.
Sonia B.