Les derniers mammouths
Par Rabah Toubal – En raison de la mentalité obstinée du pouvoir et de sa clientèle politique, économique et sociale, constituée de protégés, d'obligés et de serviteurs zélés, l'Algérie apparaît de plus en plus comme l'un des dix derniers mammouths qui subsistent encore à travers le monde. Ces mammouths sont foncièrement enlisés dans une bureaucratie hypertrophiée, une corruption asphyxiante et une gouvernance politique et économique catastrophique. Ce pouvoir a raté, les unes après les autres, les occasions qui se sont présentées à lui, depuis quinze ans notamment, pour opérer des réformes institutionnelles et structurelles qui lui auraient permis d'effectuer le saut qualitatif dont il a besoin impérativement, pour pouvoir relever convenablement les différents défis qui l'attendent, dans de nombreux secteurs. Au lieu donc d'entreprendre ces réformes, et pour ne pas rendre compte de sa gestion désastreuse du pays, le pouvoir algérien a préféré son maintien en l'état, en persévérant dans sa fuite en avant suicidaire qui a fourvoyé le pays dans une impasse dangereuse, grosse de tous les risques pour la sa cohésion, sa stabilité, sa sécurité et son unité. Selon les experts, plus de 900 milliards de dollars américains ont été dilapidés en importations de produits alimentaires, en produits finis et en équipements divers, pour acheter une paix sociale improbable, soutenir des subventions antiéconomiques, ainsi que le silence de partenaires étrangers, en leur accordant des concessions majeures, dans pratiquement tous les domaines. Cela n'a pas, pour autant, réduit la dépendance dramatique de notre pays de ses hydrocarbures qui représentent, aujourd'hui, tout comme il y a quinze ans, plus de 98% de la totalité de ses exportations ni freiné les régressions et les mauvais classements inquiétants qu'il collectionne dans de nombreux domaines.
R. T.
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