De résistants à terroristes
Par Kamel Moulfi – La «communauté internationale» qui s’était accommodée du terrorisme quand il frappait quotidiennement l’Algérie, en alternant les assassinats ciblés et les massacres aveugles, découvre depuis quelques mois sa nature criminelle et constate qu’elle «va directement à l'encontre de la Chartre de l'ONU et des déclarations universelles des droits de l'Homme», pour reprendre les propos du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Comment les mêmes terroristes qui avaient, pour les dirigeants des pays occidentaux, le statut de «résistants», qui leur était reconnu pour leurs actions dans notre pays, dans les années 1990, et qui ont continué à être considérés comme tels en Syrie, peuvent-ils passer maintenant dans la catégorie des ennemis à mettre hors d’état de nuire ? C’est un vrai miracle ! Du coup, les cellules «djihadistes» qui avaient pignon sur rue dans certaines capitales européennes, tombent une à une. La paix et la sécurité internationales seraient-elles, à ce point, vraiment menacées par Daech, Al-Qaïda et leurs appendices locaux en France, en Belgique ou en Allemagne ? Sans doute pas. Ces pays occidentaux et d’autres, ont pris conscience que les avertissements qui leur étaient lancés à propos des risques de «retour de flamme» à partir des incendies qu’ils allumaient dans nos pays, n’étaient pas des paroles en l’air. Les attentats commis à Paris, le vendredi 13 novembre 2015, et à Bruxelles, le 21 mars 2016, le montrent. Et «l’état de guerre» proclamé en France, indique que la menace est perçue comme étant bien réelle. Du coup également, des conférences internationales se tiennent pour renforcer la lutte contre le terrorisme, comme celle de Genève les 7 et 8 avril – même si certains préfèrent utiliser les termes d’«extrémisme violent». Un plan d’action onusien est élaboré dans le même sens, avec, apprend-on, «plus de 70 recommandations aux Etats membres pour catalyser une réponse internationale afin d'essayer de combatte d'une manière efficace et unie le fléau». Les Algériens se rappellent des manœuvres qui visaient à réunir des conférences internationales, non pas pour isoler le terrorisme qui sévissait dans notre pays, mais pour appuyer ces groupes criminels et pour, au contraire, dénoncer les forces de sécurité algériennes qui les combattaient. Quel changement !
K. M.
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