Pétrole : vers le gel de la production jusqu’à octobre
Devant l’impossibilité de réduire la production pétrolière et gazière, les pays producteurs de pétrole semblent se compter d’un gel temporaire de la production. Les discussions ouvertes aujourd’hui à Doha entre les membres de l’Opep et non Opep vont dans ce sens. Un projet d’accord est actuellement examiné par les ministres de l’Energie des pays participants à cette réunion très attendue par le marché pétrolier. Selon le ministre équatorien des Hydrocarbures, Carlos Pareja, ce projet d’accord est destiné à stabiliser le marché pétrolier et à soutenir les prix, plombés par une surabondance de l’offre. Il assure que ce projet prévoyait «la mise en place d’un comité de contrôle du gel». Les participants à cette réunion semblent être conscients de la nécessité de prendre des mesures tout au moins pour stabiliser le marché pétrolier et éviter une faillite de l’industrie pétrolière. «Si aucune mesure n’était prise, d’énormes dégâts affecteraient l’industrie pétrolière et il y aurait un important excédent sur le marché. Nous sommes prêts à faire le premier pas et à surveiller le marché pour voir la réaction à cela (le gel) lors de la prochaine réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole prévue en juin à Vienne», a soutenu le ministre équatorien. Le projet d’accord prévoyait un gel de la production à ses niveaux de janvier et ce jusqu'à octobre prochain. La réunion des grands producteurs se tient sans l’Iran qui ne croyait pas à un éventuel accord. Pour le ministre iranien du Pétrole, l’option du gel ne va pas influer sur le marché en ce sens qu’il y a déjà une importante surproduction. La tenue de cette réunion et l’annonce d’un éventuel accord sur le gel de la production n’ont pas fait remonter les prix du pétrole. Les cours ont même fini par une nette baisse vendredi dernier. Les analystes sont divisés sur les résultats à attendre de cette réunion. Si certains se montrent optimistes quant à une possible remontée des prix, d’autres craignent plutôt que les résultats maigres de cette réunion provoquent de nouveau leur effondrement. Cela d’autant plus que les prévisions de croissance de la demande mondiale ont été revus à la baisse. Depuis 2014, le prix du baril du pétrole a perdu 60% de sa valeur à cause d’une surabondance de l’offre mondiale.
Sonia Baker