Molenbeek encore
Par Kamel Moulfi – Les pays européens qui ont fricoté avec les groupes terroristes en croyant que leurs activités criminelles ne nuiraient qu’à nous autres ne sont pas sortis de l’auberge. Les démantèlements de réseaux avant ou après qu’ils commettent des attentats sont suivis d’informations données par les médias qui tendent à prouver que la menace n’est pas éliminée. Les recruteurs agissent toujours, et pas seulement sous la protection qu’offre internet, mais également directement «au corps à corps» à partir des mosquées, vers les jeunes en situation précaire et plus vulnérables, en combinant les motivations religieuses (la promesse d’accéder au paradis) et matérielles (des euros, par dizaines de milliers pour le terroriste et sa famille). D’après une chaîne de télévision française, cela se passe y compris dans le quartier de Molenbeek, dans la capitale belge, pourtant soumis à un maillage policier très serré et à des contrôles systématiques. Beaucoup de candidats au recrutement dans les groupes djihadistes sont connus des services chargés de la lutte antiterroriste et sont, dit-on, étroitement surveillés, mais ils continuent de se réunir pour planifier leurs actes criminels à l’aise. C’est comme si, sur cette question, les pays européens concernés étaient pris dans des sables mouvants avec une quasi-impossibilité d’en sortir, du moins dans le court terme. En Suisse, considérée par les terroristes comme un pays sanctuaire, les services de renseignement n’en finissent pas de débusquer les éléments radicaux présents et actifs sur les réseaux sociaux et impliqués dans des filières de préparation d’attentats liées à Daech. Les services suisses sont bien placés pour mesurer le niveau de menace terroriste qui pèse sur l’Europe. Ils viennent de transmettre à leurs collègues européens un rapport alarmant sur les risques d’attentats en Europe qui épargneraient la Suisse malgré les nombreuses cibles potentielles qui se trouvent sur ce territoire, mais les terroristes ne frappent jamais dans les zones qui leur servent de base logistique.
K. M.
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