Révélations des «Panama Papers» : la fille de Sellal impliquée dans une société offshore
La fille du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, figure dans le lot de documents relatif au scandale «Panama Papers». Selon la masse de données auxquelles a abouti l’enquête mondiale initiée par le journal allemand Süddeutsche Zeitung et coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), Rym Sellal a créé une société offshore de la même manière et avec le même cabinet conseil que Najat Arafat, épouse de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, et de Farid Bedjaoui, contre qui un mandat d’arrêt international, émis par la justice italienne, est en cours. Selon le Desk, Rym Sellal a bénéficié d’une des sociétés offshore montées par la fiduciaire suisse Multi Group Finance. Cette société est dénommée Teampart Capital Holdings Limited (TCH). Elle a été constituée le 26 octobre 2004 aux îles Vierges britanniques par le cabinet panaméen Mossack Fonseca en faveur du Franco-algérien Omar Habour – encore lui ! – qui est un des proches de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil et de Farid Bedjaoui. «Quatre mois à peine après la constitution de TCH, Rym Sellal en devenait l’ultime bénéficiaire, comme l’indique l’ordonnance établie le 24 février 2005 et transmise par télécopie, quatre jours plus tard, par Ludovic Guignet, gestionnaire de la fiduciaire Multi Group Finance basée à Lausanne, à l’antenne genevoise de Mossack Fonseca chargée d’en assurer l’inscription sur les tablettes des Iles Vierges britanniques. «Les pouvoirs de Habour ont été effectivement annulés le 16 août 2005», a précisé le Desk. «Nous vous prions de bien vouloir annuler la procuration en faveur de M. Omar Habour et de bien vouloir émettre un en faveur de Mlle Rym Sellal», lit-on encore. Le Desk a mis des documents prouvant la création de cette société. Rym Sellal restera l’ayant-droit de cette société offshore au capital de 50 000 dollars jusqu’au 30 mars 2010, date à laquelle elle sera démise de ses pouvoirs. La fille du Premier ministre s’est déclarée comme «analyste résidente à Londres». Rym Sellal a déjà défrayé la chronique en France lorsque son nom est apparu en 2015 dans le livre Alger-Paris, une histoire passionnelle.Les journalistes qui ont réalisé ce livre ont mis la main sur des données relatives à une transaction immobilière qui a permis à la fille du Premier ministre d’acheter deux studios à Paris pour les transformer en un appartement haut standing. L’opération d’achat a été effectuée le 27 avril 2007 pour la coquette somme de 860 000 euros, dont 50 000 ont été versés hors vue du notaire. L’apparition du nom de Rym Sellal dans le scandale des «Panama Papers» risque ainsi de mettre le Premier ministre dans une position inconfortable. Il est à souligner que plusieurs personnalités algériennes ont été citées dans ce scandale. Parmi elles, le ministre de l’Industrie Abdesselam Bouchouareb, le fils de Noureddine Zerhouni, le fils de Chadli Bendjedid, l’épouse de Chakib Khelil et ses proches, à savoir Omar Habour et Farid Bedjaoui.
Sonia Baker