Faux-cul ou schizophrène ?
Par Kamel Moulfi – Amar Saïdani a signé le message de condoléances publié par le FLN à la suite du décès de Mohamed Abdelaziz, président de la RASD et secrétaire général du Front Polisario. Rien d’anormal, il est le premier responsable de ce parti. Mais le texte montre qu’il s’agit d’un acte protocolaire, sans plus ; on n’y trouve aucune affirmation du sentiment de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, comme si le FLN, qui a dirigé le combat victorieux des Algériens pour l’indépendance, pouvait être indifférent à la colonisation du Sahara Occidental par le Maroc et aux atteintes aux droits de l’Homme commis sur ce territoire. Car Mohamed Abdelaziz n’est pas une personnalité ordinaire, il symbolise la lutte d’un peuple pour libérer son pays, le Sahara Occidental, de l’occupation marocaine. Les principes du FLN, qui l’ont amené à faire d’Alger la Mecque des révolutionnaires, en référence à son soutien aux mouvements de libération nationale, et l’héritage historique légué par ses fondateurs et par les chouhada qui ont combattu sous sa bannière, imposent aujourd’hui à ce parti une solidarité indéfectible avec le peuple sahraoui au double plan politique et moral. Certes, le message de condoléances évoque explicitement la «RASD» et admet l’existence d’un «peuple sahraoui» et du «Front Polisario», ce qui peut être considéré comme des formes de reconnaissance de cette cause anticoloniale. C’est beaucoup, si on se rappelle la sortie du secrétaire général du FLN, le lundi 9 novembre 2015, sur la chaîne Ennahar TV, quand, selon la réaction, à l’époque, du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Saïdani avait, par des «déclarations, faites sur le mode sibyllin, constituées essentiellement par des non-dits, mais assez allusives pour être décryptées», créé un flou sur la position officielle de l’Algérie concernant le dossier sahraoui qui est pourtant absolument clair, puisqu’il s’agit d’une affaire de décolonisation. Qui croire ? Le signataire du message de condoléances ou celui qui a été interviewé par Ennahar TV sur la question sahraouie ?
K. M.
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