Fini les cadeaux !
Par Kamel Moulfi – Les «fonctionnaires» sont mécontents. La décision de l'Etat concernant la suppression ou la restriction du régime de la retraite avant l’âge légal, appelée retraite proportionnelle et retraite sans condition d’âge, ne leur plaît pas. Ces deux formes «exceptionnelles» de mise à la retraite ont mené au bord de la banqueroute la Caisse nationale de retraite (CNR) et pour sauver celle-ci de la faillite imminente, l’Etat a décidé de retirer aux salariés ces deux «cadeaux» dont ne bénéficient réellement qu’une partie d’entre eux. Il s’agit de ne pas fragiliser les finances publiques, explique-t-on officiellement, alors que plein d’autres mesures, comme celles allant dans le sens de la justice fiscale, pourraient contribuer à remettre à flot ces finances sans toucher à la CNR. Mais il faut avoir le courage de les prendre. Quoi qu’il en soit, dans cette affaire, le tort est partagé : les «fonctionnaires» sont habitués aux mesures laxistes des pouvoirs publics et ces derniers gèrent les dossiers sensibles selon les besoins politiques du moment ; par l’achat de la paix sociale à partir d’une démarche très opportuniste et, au fond, démagogique. Le gouvernement a donc choisi de s’attaquer au problème de l’âge légal de la retraite en pensant, sans doute, que c’était le plus facile. Son argument est laconique : les conditions actuelles ne permettent plus le maintien de ce «cadeau». La révision du régime de retraite va-t-elle toucher le texte de 1983 qui permet aux cadres supérieurs de l’Etat de partir à la retraite après seulement vingt ans de services dont dix au moins en qualité de cadre supérieur ? Ou, alors, va-t-elle frapper de façon «chirurgicale», uniquement les enseignants et d’autres catégories de salariés qui sont nombreux à prendre leur retraite anticipée à cause de la pénibilité du travail qu’ils font ? Et dans les entreprises publiques, qu’en sera-t-il des primes de départ faramineuses accordées aux cadres qui partent à la retraite, sachant que, le plus souvent, les entreprises publiques qui donnent ces cadeaux travaillent à perte et ne subsistent que grâce aux subventions de l'Etat ?
K. M.
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