Nouvelle session du bac : la crédibilité de l’Etat en jeu
C’est demain, dimanche, que 550 000 candidats vont se présenter pour refaire certaines épreuves du baccalauréat. Des épreuves touchées par la vaste fuite organisée des sujets à la veille des examens qui se sont déroulés du 30 mai au 2 juin. Des moyens exceptionnels ont été mobilisés pour éviter de nouvelles fuites qui porteraient atteinte à la crédibilité de l’Etat. Tout l’appareil sécuritaire national (police, gendarmerie, armée) a été impliqué dans cette opération qui vise à éviter la moindre fuite de sujets et garantir un déroulement normal des épreuves qui auront lieu dans 2 000 centres d’examens implantés à travers le territoire national. 18 centres de regroupement et codage et 70 centres de correction sont également réquisitionnés. Les sujets d’examens vont être imprimés le jour même du déroulement des épreuves au niveau de l’imprimerie de l’armée. Ils seront acheminés par la Gendarmerie nationale au niveau des centres d’examens. Les épreuves partielles concernent 7 matières pour les «sciences expérimentales», 4 pour les filières «mathématiques», «Maths-technique» et «gestion-économie» et une seule matière pour la filière «Langues étrangères». D’autres mesures préventives ont été prises, comme par exemple l’interdiction du téléphone portable dans les centres d’examens. Mais pas seulement. Tout appareil électronique connecté à Internet est également interdit dans les centres d’examens. Le département de Nouria Benghebrit a appelé les candidats à «se concentrer sur leurs révisions et à ne pas se laisser perturber par les réseaux sociaux qui diffusent de faux sujets». Le gouvernement veut aller vers la suspension de l’accès aux réseaux sociaux durant la période des examens. Une demande a été effectuée dans ce sens à l’Autorité de régulation de la téléphonie mobile. Le ministère de l’Education a assuré dans ce sillage que «toutes les mesures pour assurer le bon déroulement de l’examen ont été prises grâce à la conjugaison des efforts du ministère et des autres secteurs concernés que sont la Sûreté nationale, la Gendarmerie nationale, la Protection civile et la Santé». Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait qualifié ces fuites organisées d’une déclaration de guerre à l’Etat, assurant que la justice «sera intransigeante» envers toutes les personnes impliquées dans ces fuites. De son côté, le directeur du cabinet de la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia, avait accusé le courant islamo-conservateur d’avoir été derrière ces fuites organisées des sujets du bac. L’enquête de la Gendarmerie a abouti à l’arrestation d’une quarantaine de personnes impliquées dans ces fuites. Parmi elles, 3 employés dans l’imprimerie de l’Office national des examens et concours (Onec).
Sonia Baker
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