Le FFS à propos de la situation du pays : «C’est le désastre intégral !»
Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) a dressé un tableau apocalyptique de la situation qui prévaut dans le pays, dans un discours prononcé devant les cadres du parti. Abdelmalek Bouchafa a affirmé que «nous vivons dans un pays sans projet commun, sans vision commune, sans initiatives fortes de ses gouvernants pour trouver une issue à une crise complexe depuis plusieurs décennies et qui, une fois encore, est en train de s’approfondir et de s’aiguiser aux différents plans». «Au plan politique, a souligné le premier secrétaire du FFS, nous pouvons voir une classe politique obnubilée par les échéances électorales prochaines», relevant que «nous assistons aux menées d’un pouvoir en proie à un spasme autoritaire qui n’a de stratégies politiques et institutionnelles que celles d’assurer une succession dans la continuité du régime et qui fait preuve d’une insoutenable légèreté voire d’irresponsabilité dans la mise en œuvre de cette stratégie qui obéit à une logique de judiciarisation du politique». Le parti de feu Hocine Aït Ahmed dénonce, dans ce contexte, la volonté du pouvoir d’«expédier plusieurs projets de lois en quelques jours (…) en dépit de leur sensibilité institutionnelle et économique». «Le régime actuel de l’Algérie n’est ni constitutionnel, ni pluraliste, ni démocratique», a encore relevé Abdelmalek Bouchafa, pour qui «nous sommes en face d’un régime autoritaire». Il en veut pour preuve «l’usage des majorités parlementaires qu’il se donne». Des majorités qui, selon le FFS, «sont des armes de dissuasion, des armes de destruction massive de la séparation des pouvoirs, de la démocratie et de l’économie du pays». Pour le plus vieux parti d’opposition, le régime veut «procéder à une recomposition politique à sa convenance» et «s’assurer une base de départ fiable pour la future élection présidentielle» de sorte à «maîtriser les résultats des élections législatives et locales» à venir. Pour le FFS, «ce régime est contraire à l’évolution historique de notre pays» et il «ne peut pas, ne sait pas et ne veut pas être le moteur du changement».
Karim Bouali
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