Les Bleus n’étaient pas «beurés»
Par Saadeddine Kouidri – Je me presse de dire qu’une équipe de foot qui arrive en finale d’une coupe d’Europe n’est pas une mince affaire, mais il me semble que l’équipe de France aurait pu terminer en apothéose si les dirigeants du football avaient respecté les «quotas tacites» tout en tenant compte, en priorité, du mérite que la loi de la République impose.
C’est suite aux résultats qu’on juge du mérite d’une équipe. Si la législation ne permet pas le quota, elle ne permet pas le favoritisme. C’est au lendemain d’une défaite que les questions font un feedback puissant et on se rappelle que Karim Benzema, par exemple, estimait n’avoir pas été sélectionné en raison de ses origines. Pour enterrer une telle vérité, l’Eurosport, par exemple, en posera sept questions au lieu d’une au lendemain de la défaite, dont : le 4-2-3-1 était-il la solution ? Vous ne devinerez pas la réponse qui est : «La France a mis son meilleur joueur Antoine Griezmann dans les meilleures dispositions possibles. Ça n’a pas payé. Et ce n’est pas la faute du système». Et, donc, la faute est à Antoine et non à l’entraîneur. Aux questions «où les leaders étaient-ils passés ?» et «quelle influence a eu le coaching de Didier Deschamps ?», la réponse pour couvrir l’entraîneur commence par une autre question, «le sélectionneur pouvait-il faire autrement ?», et se termine par : «Sur cette finale, Deschamps n’a pas grand-chose à se reprocher».
Voilà comment on enterre l’essentiel qui est de constater qu’il n’y avait pas toutes les compétences du foot français sur le terrain, à cause de Deschamps justement. «La vérité qui hantera pour toujours Didier Deschamps est que son équipe avait peur de perdre. Le courage implique des risques et cette France de Deschamps ne voulait en prendre aucun. Même les supporters occasionnels, comme ceux du Stade de France, savent reconnaître la peur quand ils la sentent», écrit The Irish Times.
Quant à nous qui supportions le Portugal, nous disons que la défaite de la France bicolore ne peut-être que la victoire de la frange absente, en sorte, sa justice immanente, en espérant que les quotas – puisqu’ils existent – doivent être respectés dorénavant ou disparaître. L’équipe de France qui a le plus de chance de gagner, ne peut-être que black-blanc-beur. Moralité : des bleus qui gagnent ce n’est pas catholique ; du black et blanc, c’est juste pour la qualification. Bref, il faut des Beurs pour remporter la coupe.
Saadeddine Kouidri
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