Le bureau politique du FLN s’est réuni sans Saïdani : l’usurpation continue
Etrange réunion du bureau politique du FLN que celle qui a été improvisée lundi pour donner la réplique à ceux qui réclament depuis quelques jours, avec insistance, la restitution du FLN historique. Pour la première fois, en effet, cette haute instance du parti se tient en l’absence de son secrétaire général, représenté par un secrétaire général par intérim, Ahmed Boumehedi. Un poste que les militants découvrent seulement aujourd’hui, puisqu’il n’est nullement prévu dans les statuts du parti.
Ainsi, dans l’article 73 des statuts du parti relatif aux activités du bureau politique, il est clairement stipulé que le bureau politique «se réunit deux fois par mois, sous l’égide du secrétaire général ou, en cas de nécessité, d’un membre du bureau politique mandaté à cet effet par le secrétaire général».
Dans un pathétique réquisitoire, le bureau politique a voulu répondre à la dernière sortie du groupe d’illustres moudjahidine, relayée par plusieurs déclarations émanant du Mouvement de redressement et d’authenticité qui exhortent l’ensemble des militants à accentuer les pressions pour demander le départ de Amar Saïdani et de «sa clique» qui semblent arriver en fin de parcours, après avoir épuisé toutes leurs ressources.
Se couvrant derrière son allégeance au président de la République, le bureau politique du FLN a appelé, à travers un communiqué incendiaire, tous les militants à faire montre de «vigilance» et à s’unifier afin de «soutenir» leur direction issue du 10e congrès, «dans le seul souci de préserver les réalisations» enregistrées dans le cadre du programme du président.
Le bureau politique se targue d’avoir réussi à élargir la base du parti à travers «la mobilisation et l’adhésion croissante des citoyens au parti». Une campagne virtuelle dont on ne voit aucune illustration sur le terrain. La seule réforme opérée par Amar Saïdani depuis son avènement à la tête du parti concerne la fracturation des mouhafadhate afin de mieux les contrôler.
Plus menaçant, le communiqué émanant du bureau politique exhorte les militants des différentes structures à user de «tous les moyens» pour «contrecarrer toute tentative de division du parti» qu’il assimile à «la déstabilisation du pays». C’est la voie ouverte à la méthode forte et à la barbouzerie. Et d’ajouter : «Seuls les militants sont souverains quant aux décisions concernant leur parti, conformément aux textes», en mettant l’accent sur le fait que le parti leur «appartient exclusivement», déniant ainsi aux militants nationalistes, fondateurs du FLN historique, le droit de s’en réclamer.
Comme dans une dictature en voie d’écroulement, les membres du bureau politique ont réitéré également leur «confiance totale en la personne du secrétaire général du parti FLN, Amar Saïdani, en vue de préserver les acquis réalisés et de se préparer aux échéances futures».
R. Mahmoudi
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