Deux musulmans assassinés à la sortie d’une mosquée à New York : les représailles commencent ?
Un imam et son assistant ont été tués par balles ce samedi aux Etats-Unis, alors qu’ils sortaient d’une mosquée située dans un quartier populaire de New York, après la prière. L’auteur de ce double assassinat, qui est actuellement en fuite, s’est approché des deux victimes par derrière et ouvert le feu à l’aide d’une arme de poing, selon de nombreux médias. Des dizaines de personnes se sont rassemblées près de la scène du crime pour exiger que «justice soit faite». Bien que la police américaine ne privilégie aucune piste pour le moment, il est toutefois clair que ce crime est à connotation religieuse. Une telle réaction des groupes d’extrême droite dans les pays occidentaux touchés par le terrorisme était prévisible. Et il n’est pas exclu que d’autres assassinats soient perpétrés dans les jours et les semaines à venir qui viseront des membres de la communauté musulmane stigmatisée après chaque attentat commis quelque part en Occident.
De nombreux groupes extrémistes appellent depuis longtemps à s’en prendre aux musulmans, faisant sciemment l’amalgame entre islam et extrémisme wahhabo-salafiste – unique générateur du terrorisme islamiste – et désignant la communauté musulmane comme la cause de la violence qui sévit dans cette partie du monde. Que ce soit aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Belgique, les extrémistes veulent en découdre avec les musulmans, tandis que les responsables politiques de ces pays tentent vainement de sauvegarder une cohésion sociale extrêmement fragile et dont la précarité est aggravée par les attentats spectaculaires de ces derniers mois qui ont fait plusieurs dizaines de morts et de blessés au cœur de grandes villes européennes notamment.
Par ailleurs, ce nouvel assassinat commis à New York intervient en plein débat sur le port d’armes aux Etats-Unis et sur les mesures à prendre pour combattre efficacement le terrorisme dans plusieurs pays européens. Alors que les gouvernements de ces pays se penchent sur les moyens à mettre en œuvre pour endiguer ce phénomène transfrontalier et prévenir de nouvelles attaques meurtrières sur leur territoire – augmentation des budgets et des effectifs des services de sécurité et durcissement des lois notamment –, une nouvelle menace se fait jour. Le crime de New York pourrait, en effet, servir de stimulant aux extrémistes de droite qui hésitent encore à passer à l’action, notamment en France et en Allemagne, où de nombreux groupuscules attendent la moindre occasion pour passer de la simple provocation à l’irréparable.
Karim Bouali
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