Le général Benhadid a-t-il été libéré de prison suite à des pressions internationales ?
Le général Hocine Benhadid a accordé un entretien à trois quotidiens nationaux, plusieurs jours après sa sortie de prison. L’entrevue s’est déroulée chez lui en présence d’un de ses avocats. Cet ancien officier supérieur de l’ANP a laissé entendre, selon ce que rapporte un des trois quotidiens à qui il s’est confié, que sa libération fait suite à des pressions internationales. En effet, le général Benhadid évoque la visite, dans sa cellule, d’une délégation du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, conduite par un médecin étranger qui a rédigé un rapport sur son état de santé inquiétant. C’est suite à cette intervention de ce réseau humanitaire que son transfert à l’hôpital Mohamed-Lamine Debaghine (ex-Maillot) a été décidé, affirme le général Benhadid qui souffre d’un cancer de la prostate.
La déclaration du général Hocine Benhadid, qui a été emprisonné suite à une intervention télévisée dans laquelle il s’en était pris au chef d’état-major de l’ANP et avait sévèrement critiqué le frère du Président, intervient pratiquement le jour même de la publication dans le Journal officiel de la loi sur le devoir de réserve imposé aux officiers retraités de l’armée. Une loi controversée qui a suscité de nombreuses interrogations sur les véritables desseins de ses promoteurs.
Le général Benhadid a expliqué, par ailleurs, que sa situation vis-à-vis de la justice demeurait ambiguë et qu’il est, depuis sa libération, sous contrôle judiciaire. Aussi, explique-t-il, est-il tenu de se présenter au tribunal une fois par mois, ce qui l’empêche de vivre normalement. Cette situation pourrait durer encore jusqu’au mois d’octobre, selon lui. La justice pourrait alors le condamner ou classer son dossier sans suite, d’après son avocat, Me Bachir Mechri, cité par le journal.
Le cas de l’arrestation du général Hocine Benhadid a fait couler beaucoup d’encre, tant l’opinion publique a été désarçonnée par l’emprisonnement dans des conditions exceptionnelles de ce général de l’ANP à la retraite, qui faisait suite à l’interpellation, quelque temps auparavant, du général Hassan, ancien officier supérieur chargé de la lutte antiterroriste au sein des services de renseignement. Une détention qui avait fait sortir le général Toufik, ancien patron de l’ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS), de son long silence pour apporter son soutien à son ancien collaborateur qui, avait-il soutenu dans une déclaration écrite transmise aux médias et qui avait fait beaucoup de bruit, n’a fait qu’exécuter les ordres de ses supérieurs hiérarchiques. Contrairement au général Hocine Benhadid, le général Hassan croupit toujours en prison et souffre, lui aussi, de plusieurs maladies.
Karim Bouali
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