Chakib Khelil à Washington : simple interlude ou retour définitif aux Etats-Unis ?
L’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, se trouve actuellement aux Etats-Unis, comme le montre une vidéo reprenant un extrait de l’entretien téléphonique qu’il a accordé ce mercredi à la chaîne de télévision américaine Bloomberg TV. Sur les images, il est clairement indiqué que Chakib Khelil parlait à partir de Washington.
Après un long périple qui l’a mené à visiter plusieurs zaouïas, suivi d’une série de rencontres et de conférences, celui qui est montré comme le symbole de la corruption en Algérie, a choisi de revenir sur son bilan à la tête du ministère de l’Energie et des Mines entre 1999 et 2010 pour louer les résultats obtenus sous son règne, et se présenter comme un homme providentiel, mais sans jamais avouer des ambitions politiques précises. Ce qui a intrigué les observateurs de la scène nationale et semé des doutes sur les objectifs réels de son retour au pays.
Cette nouvelle apparition de l’ancien homme de confiance du chef de l’Etat intervient au moment où l’affaire Saipem-Sonatrach connaît de nouveaux rebondissements, avec la comparution prochaine de l’ex-patron du géant pétrolier ENI devant la justice italienne. Si Chakib Khelil continue à nier toute implication dans cette affaire de pots-de-vin, Farid Bedjaoui, en fuite depuis quatre ans, est néanmoins cité parmi les principaux accusés.
Il reste à savoir si ce retour aux Etats-Unis est définitif ou un simple intermède que Chakib Khelil compterait mettre à profit pour rebondir sur la scène à l’approche des prochaines échéances électorales qui s’annoncent cruciales.
Dans l’entretien qu’il a accordé à la chaîne satellitaire américaine Bloomberg TV, Chakib Khelil s’est montré optimiste quant au succès du prochain sommet de l’Opep, prévu en octobre prochain à Vienne. Intervenant en tant qu’ancien président du cartel pétrolier, il a expliqué que la participation de la Russie à cette réunion de l’Opep – dont elle n’est pas membre – est susceptible de contribuer efficacement à la stabilisation durable de l’offre, clé de voûte d’une reprise du marché pétrolier et d’une relance salutaire des cours du baril. Pour lui, la nouvelle conjoncture oblige les pays membres de l’organisation, dont l’Algérie, à trouver une solution consensuelle et urgente pour éviter un effondrement préjudiciable aux économies de ces pays qui pâtissent déjà d’une grave crise qui dure depuis plus de deux ans.
Interrogé sur la place et l’importance de l’Opep, l’ancien ministre de l’Energie a estimé que celle-ci «reste une organisation très forte» en dépit des aléas actuels. Il compte sur un sursaut qui pourrait se dégager de la réunion informelle programmée à Alger, fin septembre prochain, en marge du 15e Forum international de l’énergie.
R. Mahmoudi
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