Lettre ouverte au ministre de l’Habitat
Par Malika Choualhi – En désespoir de cause, je me permets d’attirer votre attention sur une situation qui perdure et devant laquelle, nous nous trouvons démunis. En date du 14 janvier 2013, j’ai fait l’acquisition d’un logement de type F3, comme bon nombre d’autres propriétaires, dans le projet immobilier dénommé «Tulipe de Tixeraine». Je me suis acquittée de la totalité de la somme due et me trouve confrontée à une situation aberrante. Le gérant du groupe libano-arabe Glad Invest, Monsieur Victor Boudagher a multiplié les promesses de livraison des appartements. Celle-ci devait intervenir en premier lieu à la fin de l’année 2013 (la clause est contenue dans le contrat).
Monsieur Boudagher a multiplié les communiqués de presse, les courriers adressés aux propriétaires, s’engageant à des dates de livraison, puis reportant chaque fois ces dates. Est-il normal d’attendre la livraison de son bien «acquitté», avec un retard de trois ans, voire quatre, sans aucun recours ? Nous nous sommes constitués en groupe et avons rencontré Monsieur Boudagher le 6 mars 2016. Lors de cette entrevue, il nous a fait part de ses difficultés financières, ce qui en aucun cas n’est le problème des acquéreurs, sachant que dans le même temps Glad Invest investit dans un autre projet. Nous avons appris de source sûre que ce promoteur est en cours d’acquisition d’un terrain à Chéraga et a donné mandat à un bureau d’études pour lancer ce nouveau projet de grande envergure.
Suite à cette même entrevue, Monsieur Boudagher a adressé un courrier aux propriétaires, s’engageant à une livraison partielle à compter du mois de juin 2016 et ce, jusqu’en septembre 2016. Engagement impossible à tenir, le chantier étant presque à l’arrêt. Pour illustrer cet état de fait : en un an, seules les portes ont été rajoutées dans notre propre appartement. Nous sommes plusieurs propriétaires à être résolus et déterminés, et informons Monsieur Boudagher de notre intention d’entrer dans les lieux à compter de septembre 2016.
Nous lui demandons par ailleurs de rendre les logements habitables pour cette date. Sans réponse, nous comptons prendre possession de notre bien à la date dite. Nous en référerons à la justice pour être dédommagés du préjudice subi et informerons la presse pour mettre sur la place publique une situation que nous jugeons scandaleuse. Nous estimons que ce groupe doit se prévaloir d’appui en haut lieu pour se permettre d’agir et de nous traiter de façon aussi arrogante, méprisant tous nos droits en toute impunité. Bien sûr, comme je l’ai écrit à Monsieur Boudagher, nous souhaiterions avant tout qu’une issue favorable pour les deux parties soit trouvée dans les meilleurs délais.
Pour ma part, responsable de service dans une mairie en région parisienne, âgée de 63 ans, je reste en activité en attendant la livraison de mon logement et cela ne saurait durer. Plusieurs familles sont dans le même cas et ont acquis un bien en Algérie pour y vivre leur retraite. Certaines familles en Algérie règlent un loyer depuis trois ans, alors qu’elles se sont acquittées de leur créance auprès du promoteur. D’autres vivent chez des proches, d’autres sont sommées de quitter le logement pour non-reconduction du bail, les exemples sont légion ! Je ne peux concevoir et croire que les pouvoirs publics algériens permettent à des investisseurs étrangers d’opérer dans le non-respect des lois en vigueur en Algérie.
Au moment où les pouvoirs publics algériens multiplient les annonces pour encourager les ressortissants à ouvrir des comptes en devises, à venir investir et consommer dans notre pays au lieu de s’exiler dans des pays voisins qui offrent des opportunités en matière de logement et de garanties juridiques, il nous semble légitime que ces encouragements soient illustrés par des actes forts accompagnant les déclarations.
Nous, citoyens, attendons d’un Etat de droit, une protection pour nous garantir le respect de la loi : dans le cas présent, le respect de la législation en matière de construction et d’habitat dans le cadre de l’accession à la propriété. Nous en appelons à votre autorité, qui, nous n’en doutons pas, pèsera sûrement pour trouver une solution à cette situation inacceptable et résoudre ce problème se posant aux 400 acquéreurs de logement.
Ayant confiance en une intervention efficace de votre part, comme votre statut et votre pouvoir vous le confèrent, nous vous remercions par avance de l’intérêt que vous ne manquerez pas d’apporter à notre situation.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations les plus respectueuses.
Mme Malika Choualhi
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