Déficit commercial : l’Algérie puise dans ses réserves de change
Au fil des mois, le déficit commercial de l’Algérie se creuse et met à rude épreuve les finances du pays. Jusqu’à fin juillet, il a atteint 11,93 milliards de dollars contre un déficit de 9,43 milliards de dollars à la même période de 2015. Le déficit a donc augmenté de 26,5%, selon les chiffres des Douanes algériennes.
Le creusement de ce déficit s’explique par la baisse conséquente des exportations. En effet, les exportations algériennes ont nettement reculé. Elles se sont élevées à 15,14 milliards de dollars fin juillet. A la même période de 2015, ces exportations étaient de 22,1 milliards de dollars. Cela représente une baisse de 31,48%. En valeur, cela représente 7 milliards de dollars. Certes, les importations ont été également réduites. Mais pas autant que les exportations.
Ainsi, les importations durant les sept premiers mois de l’année en cours ont été de 27,07 milliards de dollars. Elles étaient à la même période de l’année dernière à 31,53 milliards de dollars, soit une baisse de 14,14%. En valeur, cela représente 4,46 milliards de dollars. Le taux de couverture des importations par les exportations est passé à 56% contre 70% entre les deux périodes de comparaison. Si les prix du pétrole chutent encore, cela risque en effet d’aggraver le déficit et de provoquer un grave déséquilibre dans la balance des paiements.
L’Algérie arrive, pour le moment, à faire face à cette crise grâce aux réserves de change. Mais au rythme où vont les choses, ces réserves évaluées à plus de 100 milliards de dollars risquent de s’épuiser dans moins de 3 ans. L’Algérie est tenue donc de diversifier ses exportations et de réduire le montant des importations pour éviter une situation inextricable une fois les réserves de change totalement consommées.
Hani Abdi
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