Manuel de géographie : l’Enag parle d’une «défaillance technique»
Le directeur général de l’Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), Hamidou Messaoudi, a affirmé, lundi, à Alger que l’erreur survenue dans le livre de géographie de première année moyenne relevait d’une défaillance technique involontaire, et non d’un complot.
«L’erreur qui s’est glissée dans la page 65 du livre de géographie de première année moyenne relève d’une défaillance technique, et non d’un complot», a soutenu le responsable dans une conférence de presse organisée par le ministère de l’Education nationale avec les parties en charge de la confection du manuel scolaire, écartant «toute intervention occulte». Messaoudi a expliqué que le groupe de travail qui a supervisé la confection du livre était composé d’enseignants et d’inspecteurs nationaux, réitérant ses excuses au peuple algérien et au peuple palestinien frère pour cette ellipse indélibérée de l’Etat de Palestine de la carte.
Il a expliqué que l’erreur a été commise au niveau de l’impression et que l’infographe a eu recours à une carte faisant mention à l’entité sioniste au lieu de reproduire celle faisant référence à l’Etat de Palestine. Il n’y a pas eu de changement du nom de l’Etat de Palestine par celui d’Israël, a-t-il insisté. Cette erreur a été corrigée dans les 24 heures, a poursuivi le responsable, précisant que la carte erronée de la page 65 a été remplacée par la bonne carte.
L’opération de rectification a coûté 400 000 DA à l’Enag qui relève du ministère de la Culture. Pour sa part, l’inspecteur général de l’éducation au ministère de l’Education nationale, Nedjadi Messeguem, a mis en avant les risques découlant de l’impression sur les sites d’Internet, assurant que l’erreur sur le livre de géographie était une défaillance technique.
Pour le ministère, cette page remplacée ne constitue pas une entrave mais une opportunité pour les enseignants et les inspecteurs de l’éducation de corriger les erreurs et d’inculquer aux élèves les positions fermes de l’Algérie à l’égard de la cause palestinienne, a-t-il soutenu. Il a annoncé que le ministère lancera une campagne en direction des élèves sur la dangerosité des messages passés à travers les réseaux sociaux ainsi que celle du recours aux sites Internet pour leurs recherches. Concernant l’enquête ouverte par le ministère de l’Education, il a fait savoir qu’elle suivait son cours et que le ministère mettra en place à l’avenir une commission pour le suivi de la confection des livres scolaires.
Le livre parascolaire contenant une classification ethnique des Algériens ne concerne pas le ministère
Concernant le livre qui a procédé à une classification ethnique des Algériens, le même responsable a indiqué qu’il s’agissait d’un manuel «parascolaire édité par les éditions Houma. Le ministère de l’Education nationale n’était pas informé de l’édition de ce livre car elle relevait d’autres institutions». Le marché du livre parascolaire demeure marqué par l’«anarchie», d’où la nécessité de promulguer un décret exécutif par les ministères de l’Education nationale et de la Culture en vue d’organiser ce marché et de contrôler le livre parascolaire.
Au sujet de l’exploitation du document du référendum d’autodétermination sur la page 112 du manuel de l’éducation civile de la première année moyenne, l’inspecteur de l’éducation civile chargé de l’élaboration de ce manuel scolaire, Bensghir Smail, a dit que «cet ordre chronologique intervient après que l’élève eut reçu des enseignements sur la fondation de l’Etat algérien, les sacrifices des martyrs et la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA)» et n’était pas anodin. «On ne peut isoler le sujet enseigné de son contexte», a-t-il estimé, soulignant que «ce référendum était dans l’intérêt du GPRA et contre celui de la France», a-t-il dit.
S’agissant des erreurs contenues dans les cartes géographiques, notamment la non-délimitation des frontières entre le Maroc et le Sahara Occidental et la division du Soudan toujours dans le livre de géographie de la 1re année moyenne, l’inspecteur chargé de l’élaboration de ce livre, Lakhdar Terrafi, a indiqué que «les lignes délimitant ces frontières ont été tracées mais elles étaient tellement fines qu’elles n’étaient pas visibles sur certains exemplaires».
Concernant certains textes relayés par certains réseaux sociaux dont certains poèmes dans le livre de littérature arabe et des illustrations sur le manuel de sciences naturelles qualifiées d’immorales, l’inspecteur de langue arabe chargé de l’élaboration du manuel de cette matière pour les élèves de 1re année moyenne, Mahfoud Kahouel, a affirmé que près de 80% des textes contenus dans ce manuel sont tirés de livres écrits par des auteurs algériens.
L’inspecteur chargé de l’élaboration du livre de sciences naturelles de la 1re année moyenne, Ali Hamidou, a, quant à lui, dit que «l’enseignement de l’éducation sexuelle aux élèves à un jeune âge est une bonne chose et non le contraire», et qu’il était conforme à la loi d’orientation de l’éducation nationale.
R. N.
Comment (17)