Les représentants du CFCM seront reçus par le pape François
Cinq membres du Conseil français du culte musulman (CFCM) vont rencontrer le pape au Vatican le 3 novembre prochain, apprend-on de source proche de cette instance. Il s’agit du président Anouar Kbibech, les trois vice-présidents et le secrétaire général Abdallah Zekri.
Organisée de concert avec des cardinaux français, cette rencontre inédite vise à renforcer le dialogue interreligieux. Ces derniers ont, d’après la même source, fait savoir au CFCM que le souverain pontife avait apprécié notamment les prises de position de l’institution lors de l’assassinat du père Hamel le 26 juillet dernier à
Saint-Etienne-du-Rouvray par deux hommes se revendiquant de Daech. C’est pourquoi les discussions avec le pape François vont immanquablement porter sur les efforts entrepris par les représentants de la communauté musulmane en France pour endiguer ce phénomène et éviter ainsi une «guerre des civilisations». L’occasion aussi pour ces derniers de se plaindre de la montée de l’islamophobie en France suite aux attentats terroristes qui ont endeuillé ce pays.
Reçus il y a un mois par le ministre de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, les membres du CFCM se sont inquiétés de la tournure prise par le débat public autour du burkini. Devant la peur grandissante de la stigmatisation des musulmans de France, l’organisation s’est déployée tous azimuts. Ils ont accepté, malgré les réserves émises par certaines associations, la nomination de l’ex-ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, à la tête de la Fondation pour l’islam de France.
Dans une déclaration à Algeriepatriotioque, le président de l’Observatoire contre l’islamophobie et secrétaire général du CFCM, Abdallah Zekri, a, dans le même sillage, dénoncé les déclarations de certains politiques français sur le sujet, lesquelles déclarations, selon lui, ne sont pas de nature à calmer les esprits. Plus audacieux, il estime que le burkini n’a jamais été un habit islamique. «Les femmes le portent soit par discrétion ou par pudeur. Chacun est libre de porter ce qu’il veut et la seule chose que la loi française interdit, pour le moment, c’est le voile intégral», a-t-il déclaré.
R. Mahmoudi
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