CC du FLN : Amar Saïdani est-il revenu sur sa décision ?
Après les révélations faites par le très informé député Hassan Aribi et la manifestation d’Aflou, le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, tente de se racheter en revenant sur sa décision et en maintenant donc la réunion du comité central à la date déjà annoncée, à savoir le 22 octobre. Pour certains observateurs avertis, si Amar Saïdani réussit à passer cette étape sans encombre, cela va être un coup dur pour les frondeurs et risquerait de mettre fin à la protestation qui s’est élargie ces dernières semaines. Mais pour les frondeurs, la confirmation par la direction du parti de la tenue de la réunion du comité central à la date prévue est un «non-événement». Contacté par Algeriepatriotique, un des frondeurs assure que, comme la direction du parti, le comité central est également le fruit de la «cooptation» et de la «désignation». Autrement dit, il n’a pas la légitimité de la base militante.
Notre interlocuteur affirme que le combat des redresseurs vise à extraire le FLN de l’influence de l’argent sale et de la corruption. «J’ai pris part au 10e congrès en juin 2015 et j’en ai vu de toutes les couleurs. Je peux vous assurer qu’une bonne partie des membres du comité central a été désignée et non élue», lâche ce frondeur proche d’Abderrahmane Belayat. Il estime que «la majorité des vrais militants se retrouve écartée. Ces militants sont aujourd’hui en marge du parti». Ce membre du FLN opposé à la direction actuelle indique que «des personnes venues d’autres partis siègent au comité central».
Les frondeurs considèrent qu’avec une telle direction et un tel comité central, «le FLN finira non pas au musée, comme le souhaitent certains, mais tout simplement au cimetière». La raison ? L’ex-parti unique, assurent-ils, est contrôlé par «une caste d’affairistes qui court derrière ses intérêts étroits et qui n’a aucune considération pour le parti».
Les frondeurs ne comptent nullement baisser les bras, surtout que le secrétaire général «enchaîne les dérives». «J’ai fait campagne pour le président Bouteflika. Mais je refuse d’être aux côtés d’Amar Saïdani pour la simple raison qu’il symbolise tout le contraire de ce qu’il faut défendre en termes de probité, d’intégrité, de sincérité et de responsabilité», assure-t-il, en soulignant que de nouvelles actions dans d’autres wilayas et villes du pays «sont en préparation». «Nous préparons une autre manifestation à Mostaganem. Nous allons après organiser des rassemblements à Sétif, à Tizi Ouzou et dans l’ouest du pays», relève notre interlocuteur qui estime qu’«il est inacceptable de se taire face aux dérapages de Saïdani et de ses collaborateurs qui font de l’insulte des hauts responsables et de leurs ex-compagnons leur credo». «Nous ne sommes plus dans le jeu politique, mais plutôt dans une guerre de caniveau», regrette ce frondeur pour qui «un homme sensé et responsable n’oserait pas proférer de graves propos et accusations comme ceux de Saïdani à l’égard d’anciens collaborateurs du président Bouteflika qu’il dit soutenir».
Ainsi, les frondeurs, bien qu’ils peinent à trouver le bon moyen pour destituer Amar Saïdani, refusent de s’avouer vaincus et affirment inscrire leur action dans la durée.
Hani Abdi
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