Ces guerres qui ruinent la France
Par Kamel Moulfi – En France, Laurent Collet-Billon est délégué général pour l’armement. Selon les médias français spécialisés, il est connu pour s’exprimer de la façon la plus directe. Dernièrement, lors de son audition devant les députés de la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale française, il a affirmé que «depuis le 12 octobre, le ministère de la Défense est en rupture de paiement», à cause du «niveau sans précédent des gels de crédits». Laurent Collet-Billon précise que les crédits gelés du programme d’équipement des forces s’élèvent au total à «1 858 milliard d’euros en crédits de paiement, soit environ 18% de la ressource». Pour le délégué général pour l’armement «comme chaque année, le risque principal de la gestion du programme tient à l’incertitude du devenir des crédits gelés». Il laisse entendre que la même situation risque de se prolonger sur le budget 2017. Il estime que l’équilibre de la loi de programmation militaire (LPM) pourrait être compromis. Laurent Collet-Billon a réclamé auprès de la Commission de la défense nationale et des forces armées, le dégel de ces fonds.
Les spécialistes français relèvent que ces restrictions budgétaires qui ont placé le ministère de la Défense en situation de rupture de paiement, interviennent alors que l’engagement des armées a atteint un niveau record dans des opérations extérieures et intérieures, avec le déploiement de plus de 4 000 militaires français en Syrie et en Irak, 4 000 soldats dans l’opération Barkhane au Sahel et 10 000 autres sur le territoire français. Les médias français qui rapportent l’information, soulignent que chaque année, le ministère de la Défense est en cessation de paiement. Mais, en 2016, en plus de son seuil inquiétant, cette situation «arrive un peu précocement, car, l’an dernier, nous n’étions dans cette situation qu’à la fin du mois d’octobre», a fait remarquer le délégué général pour l’armement.
En effet, l’an dernier aussi, le programme de financement de l’équipement des forces françaises avait connu des «tensions de trésorerie inédites». En cause, avait expliqué à l’époque Laurent Collet-Billon, le remboursement des navires Mistral à la Russie, qui avait conduit à un trou de 57 millions d’euros dans le budget.
Les dirigeants français ont-ils à ce point perdu le sens des priorités ? Comment le peuple français, pourtant si actif et si dynamique, laisse-t-il faire ses décideurs qui le conduisent droit dans le mur ?
K. M.
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