Quand des médias français prédisent le pire pour l’Algérie
Il y a de plus en plus de médias français qui s’intéressent à la dégradation de la situation financière de l’Algérie. Après Le Monde, Le Figaro ou encore Le Point, c’est au tour de la presse régionale de consacrer ses colonnes à la situation économique de l’Algérie. Ainsi, dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien Sud Ouest, à fort tirage, a consacré un long article aux équilibres macroéconomiques de l’Algérie.
Sous le titre «La faillite menace l’Algérie», ce quotidien brosse un tableau noir de la situation économique et parle de «sombres perspectives» pour l’Algérie. «L’Algérie est au bord du gouffre. Depuis 2014, les recettes des exportations des hydrocarbures ont été divisées par deux, dégringolant de 58,4 milliards de dollars à 27,1 milliards de dollars en 2016. Dans le même temps, les importations ont légèrement baissé, passant de 58,6 milliards de dollars en 2014 à 47 milliards de dollars prévus en 2016», rappelle ce quotidien, qui poursuit en affirmant qu’«à partir de 2017, le pays aura du mal en effet à trouver l’argent pour combler le déficit budgétaire, et dès 2019, il n’aura pas plus de devises pour payer ses importations». Ce quotidien estime que l’Algérie est obligée d’engager des réformes notamment en ce qui concerne sa politique des subventions d’un certain nombre de produits comme le lait, les céréales, l’huile et le sucre.
Ce journal rejoint ainsi d’autres médias qui prédisent, depuis plus d’une année, le pire pour l’Algérie. Et le scénario catastrophe est aussi évoqué par des hommes politiques français. Il faut préciser que des journaux comme Le Monde et Libération évoquent avec insistance, depuis quelque temps, la préparation de l’après-Bouteflika. Plusieurs articles ont été consacrés à ce sujet. L’intérêt des médias français à la situation économique en Algérie s’explique, en partie, par la forte présence des entreprises françaises sur le marché algérien. Un marché qui se rétrécit de plus en plus à cause de la chute des prix du pétrole et tout ce que cela a induit comme pertes en projets. Il y a au moins 430 entreprises françaises présentes en Algérie et 180 PME françaises qui veulent y investir.
Sonia Baker
Comment (82)