La répression du sit-in de l’Intersyndicale divise l’APN
La répression du sit-in du collectif de l’Intersyndicale autonome a été dénoncée par l’opposition parlementaire, tandis que les députés du FLN et du RND ont préféré, bien évidemment, être du côté du gouvernement. «Contre toute attente, les pouvoirs publics ont bloqué les accès à Alger pour empêcher les syndicalistes et travailleurs d’arriver au siège de l’APN aujourd’hui, 27 novembre 2017, journée de débat parlementaire sur le projet de loi annulant la retraite anticipée. Exclus des débats, car non invités par la Commission sociale de l’APN, l’Intersyndicale est empêchée d’exprimer pacifiquement son rejet du projet de loi, rejeté également par des pans entiers de l’UGTA. Des arrestations sont opérées dans le milieu des syndicalistes et les sièges des syndicats autonomes sont littéralement assiégés par les services de l’ordre.»
«Nous renouvelons notre soutien au combat pour le retrait du projet de loi, puis ouvrir un débat non exclusif», a affirmé Youssef Taazibt, député du PT, pour lequel «la solution n’est pas dans la répression qui ne peut que pousser aux affrontements». «Qui a intérêt dans le pourrissement ? A bas la répression. Nous appelons le gouvernement à la raison. Rien n’est supérieur à l’intérêt de la nation», a-t-il enchaîné.
De leur côté, les députés du FFS et de l’Alliance verte ont quitté bruyamment la séance plénière consacrée au débat sur ce projet controversé. Pour le FFS, les conditions permettant de discuter un projet aussi important ne sont pas réunies. En grève cyclique depuis le mois d’octobre, l’Intersyndicale autonome, regroupant 17 organisations représentant des secteurs comme la Santé, l’Education et l’Administration, inscrit son combat dans la durée et n’écarte pas un recours à une grève illimitée. Les initiateurs de ce mouvement de protestation revendiquent simplement le maintien de la retraite proportionnelle et sans conditions d’âge, qu’ils considèrent comme un «acquis inaliénable ».
Le ministre a affirmé que les nouvelles dispositions prévues dans le projet de loi relatif à la retraite visent à «préserver la Caisse nationale des retraites (CNR) de la faillite». «Le système de retraite, fondé sur le principe de solidarité intergénérationnelle, assure le versement de plus de 3 millions de pensions», a-t-il souligné, précisant que l’Etat a le souci, à travers ces nouvelles mesures législatives, de garantir le droit des générations montantes à la pension de retraite et la pérennité du financement de la CNR.
Il est préconisé «la mise en place de normes fondées et rigoureuses afin d’établir la liste des métiers pénibles sans précision des fonctions pour éviter toute erreur de classification». Le discours du ministre a été appuyé par quelques interventions de députés du FLN et du RND qui considèrent que ce projet de loi est dicté par la conjoncturelle actuelle.
Sonia Baker
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