Le colonialisme prend feu !
Par Akli Tira – Les incendies qui ont ravagé ces derniers jours plusieurs localités de l’Etat sioniste ont mis à nu la paranoïa de l’occupant voulant imputer la «malédiction» à la résistance palestinienne. Pourtant, la presse internationale n’a pas manqué de signaler la solidarité humaniste de l’Autorité palestinienne qui a mobilisé son maigre équipement pour venir en aide au bourreau israélien. Lecture d’une leçon de morale à travers les flammes.
Un premier foyer se serait déclaré dans la périphérie de Jérusalem, entendre El-Qods, ville sainte dévorée par la colonisation effrénée depuis des années. Puis, comme une traînée de poudre, le feu s’est propagé dans plusieurs grandes agglomérations de l’Etat hébreu dans des proportions particulièrement alarmantes puisque des flammes «dépassant des immeubles de 20 étages» ont vite fait de consumer les prétentions des pompiers et de l’armée israélienne plus «courageuse» face aux enfants palestiniens jeteurs de pierres.
La ville de Haifa, Talmon, Dolev, Alfei Menaché et Karnei Shomron colonies de Cisjordanie, Modin, Nataf près de Jerusalem, la colonie de Halamich à proximité de Ramallah… La liste des implantations sionistes en territoire palestinien qui ont été gagnées par le feu a suscité de nombreuses réactions superstitieuses sur les réseaux sociaux. Pas que les Palestiniens se réjouissant qu’«Israel is burning» (Israël est en train de brûler, ndlr), des Israéliens aussi sont de la partie, se lamentant de «ces signes effrayants du Ciel» pendant que les flammes semblent venger les vieux oliviers déracinés par les bulldozers des colons venus au fil des ans, par la force militaire contre des paysans sans arme, construire des villages champignons sur des terrains agricoles spoliés.
«Ni l’eau confisquée ni la logistique arrogante de Tsahal, l’armée de criminels, ne peuvent rien contre la colère de Dieu», écrit sur le Net ce militant de Neturei Karta, la confrérie ultra orthodoxe juive qui milite pour le démantèlement de l’Etat d’Israël. Le ministre de la Sécurité publique, Gilad Erdan, a beau affirmer que «la moitié des incendies sont d’origine criminelle», pour accuser les Palestiniens, les observateurs ne sont pas dupes. Sécheresse et vents violents ont favorisé la propagation des flammes qui délogent les indus occupants de la Palestine meurtrie. Comme ce fut le cas en 2010 dans le Carmel lorsque près d’une cinquantaine de personnes périrent dans le brasier. Ainsi, ce sont des milliers de colons qui ont été évacués, la peur au ventre, le visage déformé par cette même terreur qu’ils ont semée quelques années auparavant chez leurs victimes chassées de leur terre ancestrale. Ironie du sort ou malédiction biblique, les feux en Israël prennent toujours une tournure politique à cause de la mauvaise conscience nationale étouffée par les Faucons, c’est-à-dire les conservateurs sionistes au pouvoir qui ne veulent ni des pourparlers avec la résistance palestinienne ni de la coexistence pacifique de deux Etats.
Les remerciements de Benjamin Netanyahu à l’adresse de Mahmoud Abbas, pour l’appui des pompiers palestiniens face à la catastrophe, ne suffiront malheureusement pas à effacer les honteuses accusations de son ministre qui feint d’ignorer que les Arabes israéliens et les Palestiniens n’ont pas été épargnés par les incendies. A l’heure où nous publions, aucune perte humaine n’a été signalée alors que des dégâts se chiffrant à des centaines de millions de dollars et des milliers de sans-abris font le bilan provisoire des feux qui ont perturbé la quiétude coupable des colonisateurs.
A. T.
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