Crise au FFS : un membre du présidium menacé d’exclusion
Les tiraillements au sein du plus vieux parti de l’opposition, révélés la semaine dernière par Algeriepatriotique, prennent de plus en plus une forme de purge qui risque, cette fois-ci, d’avoir la tête d’une des figures les plus connues du parti, à savoir Rachid Halet, député et membre du présidium qui fait office d’instance présidentielle du parti depuis la disparition de Hocine Aït Ahmed en décembre 2015.
Selon nos informations, Rachid Halet est appelé à comparaître demain, samedi, devant la commission de règlement des conflits du parti pour répondre à une étrange accusation, qui est d’avoir prêté foi (où ? quand ?) à la rumeur selon laquelle le pouvoir aurait proposé au chef historique du FFS, Hocine Aït Ahmed, le poste du président du HCE en contrepartie de son approbation de l’arrêt du processus électoral. On sait que le général à la retraite Khaled Nezzar et ex-ministre de la Défense a, en janvier dernier, démenti de façon formelle toute négociation avec le leader du FFS au lendemain de l’interruption du processus électoral, en janvier 1992. Il s’agit, selon des indiscrétions, d’un prétexte brandi par les dirigeants du patri pour écarter Rachid Halet. Le député de Tizi Ouzou s’opposerait à la participation du FFS aux prochaines élections législatives.
Dans une déclaration au vitriol rendue publique ce vendredi, Kaci Djebar, membre du conseil national du parti, appelle à assainir le parti de ses «traîtres et imposteurs», et prend la défense de Rachid Halet. Il accuse ouvertement un noyau constitué autour des frères Bahloul d’instaurer une sorte de pouvoir hégémonique au sein du parti, à travers «leurs relais dans chaque fédération» et d’utiliser l’appareil du parti pour préserver leurs intérêts personnels. «Ils ont procédé, écrit le militant contestataire, pour commencer, par l’éloignement de toutes les forces démocratiques et toutes les énergies sincères, qu’elles soient d’anciens ou de nouveaux militants, et à des radiations arbitraires et mensongères de vrais militants intellectuels qui pouvaient les gêner à atteindre leurs objectifs démesurés, la dernière victime est le docteur Halet Rachid, membre de l’instance présidentielle».
Le militant appelle à «la radiation de tous les imposteurs et traîtres dans le parti», et à la réhabilitation du politique, du militant et les structures du parti qui sont, pour lui, «une condition nécessaire pour s’ouvrir sur la société et redevenir concrètement le moteur de l’alternative démocratique».
A noter que le FFS devrait réunir son conseil national les 9 et 10 décembre prochains pour trancher la question de la participation du parti aux législatives et, éventuellement, nommer un nouveau premier secrétaire du parti, en remplacement d’Abdelmalek Bouchafa. Une réunion qui était initialement prévue le week-end dernier et qui a été reportée sine die.
R. Mahmoudi
Comment (14)