Rencontre avec Aït Ahmed : Rachid Halet confirme la version du général Nezzar
Dans une interview accordée à TSA, le député et désormais ex-membre de l’instance présidentielle du FFS Rachid Halet confirme la version livrée par le général à la retraite Khaled Nezzar à propos d’une prétendue proposition faite à Hocine Aït Ahmed, au lendemain de l’interruption du processus électoral en janvier 1992, pour occuper le poste de président du Haut Comité d’Etat.
Rachid Halet, qui était présent aux discussions avec l’ex-ministre de la Défense nationale dans le cadre du dialogue ouvert avec les acteurs politiques, affirme clairement que le général Nezzar avait dit à l’époque qu’«il y aurait un processus politique après l’interruption du processus électoral et (qu’)Aït Ahmed pouvait jouer un rôle et (qu’)il aurait une place de premier plan». «A ce propos, ajoute Rachid Halet, la proposition de Nezzar était suffisamment imprécise pour que chacun l’interprète à sa manière. Il était légitime pour Aït Ahmed de comprendre qu’il s’agissait d’une proposition de présidence du HCE. Mais ce n’était pas forcément la présidence», insiste le député du FFS qui vient d’être exclu de son parti, officiellement, pour avoir fait corroborer cette version des faits dans une déclaration à un média.
Pour rappel, le général Khaled Nezzar a déjà apporté, en décembre 2015, un démenti formel à une déclaration attribuée à Hocine Aït Ahmed selon laquelle l’ex-ministre de la Défense aurait proposé au chef du FFS un poste de président du HCE qui venait d’être institué suite à la démission inopinée de l’ex-président de la République, Chadli Bendjedid. Le général Nezzar a affirmé qu’il n’avait «à aucun moment proposé à feu Aït Ahmed le poste de président de la République, contrairement à ce que les uns et les autres ont déclaré».
«En tant que ministre de la Défense nationale, a-t-il ajouté, d’énormes responsabilités politiques allaient m’échoir. C’est ainsi que le soir même, j’ai invité Aït Ahmed à un entretien, comme j’ai invité d’ailleurs d’autres personnalités politiques ou de la société civile. Il fut le premier à être reçu.»
Le général Nezzar ajoutera qu’il a chargé le général Touati de convaincre Aït Ahmed de rentrer au pays fin 1993 pour participer à la transition démocratique et aider à la sortie de crise dans laquelle se débattait notre pays. «Sa réponse négative fut, à mon sens, une nouvelle occasion manquée, a-t-il souligné. Je me dois de préciser qu’aucune personnalité politique ne s’était proposée, à l’époque, de participer à cette transition, ce qui explique l’évolution du pouvoir», avait encore soutenu l’ex-ministre de la Défense.
R. Mahmoudi
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