Les Femmes démocrates du RCD dénoncent les «propos dégradants» de Meslem
L’exécutif national des Femmes démocrates du RCD (FDRCD), qui s’est réuni en session ordinaire à Alger, a dénoncé les récents propos de la ministre de la Solidarité, Nouria Meslem, sur les femmes.
Les Femmes démocrates du RCD estiment que le comportement de la ministre et ses déclarations sont dégradants pour toutes les femmes. En voulant exprimer sa volonté de contribuer à la résorption de la crise financière que traverse le pays, Nouria Meslem a appelé les femmes cadres de l’Etat à renoncer durant cette période difficile à leurs salaires, en justifiant cela par le fait qu’elles soient mariées et que leurs maris subviennent à leurs besoins. «Les déclarations de la ministre de la Solidarité témoignent du peu de considération réservé à plus de la moitié de la population algérienne par le gouvernement actuel. Ces propos dégradants envers la femme de la part d’une ministre de la République contrastent avec les verbiages pompeux des officiels quant à une supposée volonté de promouvoir la place de la femme dans les institutions. Ces propos confirment que la question de la promotion de la femme reste un simple faire-valoir. Une telle dérive ne peut être mise sur le compte d’un simple dérapage», ont relevé les femmes du RCD pour lesquelles l’accès des femmes aux postes d’emploi «reste en deçà des exigences et de la demande du marché national d’autant plus que l’Algérie est reléguée, en matière des femmes actives, dans la région Mena (Afrique du nord et Moyen-Orient) à une position peu enviable qui ne dépasse pas les 16,5%».
Les Femmes du RCD estiment que le pouvoir politique navigue à vue. Ainsi, la levée sélective et partielle des réserves sur la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), ratifiée par l’Algérie en janvier 1996, illustre parfaitement, selon ce parti, «l’utilisation de la question de l’émancipation de la femme tantôt pour l’obtention de cautions démocratiques vis-à-vis de l’étranger tantôt pour des considérations internes s’agissant des concessions faites aux lobbies les plus rétrogrades». Les Femmes démocrates du RCD estiment que «la citoyenneté de la femme algérienne ne peut être un objet de négociations».
Abordant la crise économique, pour les Femmes du RCD, les restrictions budgétaires et les hausses de prix généralisées programmées dans la loi de finances 2017 augurent une «situation encore plus difficile pour tous les segments fragiles de la société». A cela s’ajoutent le chômage annoncé et les coupes budgétaires dans les programmes sociaux qui affecteront en premier lieu les femmes qui participent, par leur travail, à subvenir aux besoins de leurs familles ou à assurer leur indépendance économique.
Sur le registre électoral, les Femmes démocrates du RCD considèrent que les prochaines législatives auxquelles le parti a décidé de prendre part constituent une opportunité et une tribune pour relayer les légitimes préoccupations de la femme algérienne et encourager le combat pour la citoyenneté et l’égalité en droits.
Hani Abdi
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