2017, une année agitée
Par Kamel Moulfi – La communication institutionnelle n’arrive plus à suppléer les incohérences dans l’activité gouvernementale. Certains ministres, à l’instar de celui de la santé, sont contraints, après coup, de démentir les fausses informations et les rumeurs et à expliquer ce qui ne marche pas. D’autres, comme la ministre de l’Education nationale, préfèrent le silence aux volte-face à propos de mesures inscrites par le passé, dans le schéma de l’autoritarisme, comme «irréversibles», mais qu’un mouvement de rue peut dorénavant annuler. Et il y a ceux qui persistent dans un discours sans aucun fondement dans la réalité, à propos, par exemple, du pouvoir d’achat que l’Etat se ferait un devoir de protéger et des prix des produits de large consommation qui ne seraient pas augmentés.
L’impression que le gouvernement navigue à vue est, chaque jour, plus forte et le manque d’anticipation sur les événements encore plus évident. Les doléances, pour ne pas dire les colères de la population ne sont pas entendues «en haut» à temps, ou ne parviennent pas jusqu’à ce niveau par manque de relais efficaces. Complément de ce dialogue de sourds : les «réalisations» du pouvoir fortement médiatisées et ses annonces ne produisent pas leur effet tranquillisant attendu sur l’opinion publique. La classe politique n’est pas plus proche des préoccupations des gens.
Au FLN, Ould Abbès est occupé à remettre de l’ordre pour préparer son parti aux élections législatives avec l’ambition de garder la suprématie à l’APN. Ouyahia regarde plus loin, vers 2019, avec l’espoir enfin d’être dans la course à la Présidence. Djaballah et Mokri concoctent leurs alliances séparées qui vont fatalement accentuer la division dans le mouvement islamiste et l’affaiblir, voire le marginaliser définitivement dans le pays. Au FFS, c’est la bataille pour l’«héritage» d’Aït Ahmed, appelé à être valorisé par des sièges de députés. Benflis est pratiquement inaudible à cause de son passage dans le système qu’il pourfend aujourd’hui.
Qui reste-t-il pour parler à la population, alors que 2017 s’annonce bien agitée ?
K. M.
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