Ould-Abbès appelle Ouyahia à rejoindre son «front intérieur»
Engageant depuis quelques jours une série de discussions avec des partis politiques pour constituer un front intérieur pour contrer les dangers qui guettent le pays, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès appelle Ahmed Ouyahia, en sa qualité de premier responsable du RND, à adhérer à cette initiative.
En recevant aujourd’hui le secrétaire général du Mouvement El-Islah, Djamel Ould-Abbès a affirmé sa volonté de «rencontrer» le patron du RND et ceux des autres partis comme le MSP. Djamel Ould-Abbès réfute tout différend entre Ahmed Ouyahia et lui, en assurant que le RND reste le premier partenaire politique du FLN. Ould-Abbès n’a aucunement fait référence à ce qu’a essayé de faire son prédécesseur, Amar Saïdani, qui avait tenu en 2015 un regroupement de partis pour lancer un front national de soutien au chef de l’Etat et de défense des intérêts du pays.
Pour rappel, l’initiative d’Amar Saïdani n’avait nullement suscité de l’intérêt chez les principaux partis politiques. L’actuel SG du FLN a fort probablement évité de rappeler ce qu’a fait son prédécesseur en raison de l’échec de l’initiative que Djamel Ould-Abbès veut aujourd’hui relancer, en axant sur les menaces sécuritaires et les «ennemis extérieurs». Le SG FLN dit vouloir constituer un front national pour «faire face aux dangers extérieurs qui guettent le pays et concrétiser le contenu du message du président de la République à l’occasion du 62e anniversaire du déclenchement de la guerre du 1er Novembre, qui avait affirmé la nécessité de construire un front intérieur solide».
Ould-Abbès, qui travaille pour un 5e mandat pour le président Bouteflika, a estimé que l’Algérie «est visée par son ennemi traditionnel», appelant «à la prudence et à la vigilance face à toutes les tentatives visant à déstabiliser la pays». Le patron du FLN dit œuvrer à travers le parti à «protéger l’Algérie de toutes les perturbations».
Va-t-il réussir là où a échoué son prédécesseur en arrivant à «vendre» son projet de «front intérieur» ? Le temps nous le dira. Une chose est sûre : Djamel Ould-Abbès ne semble plus être en «bons termes» avec le plus vieux parti de l’opposition, le FFS en l’occurrence, qu’il continue d’accuser d’avoir «insulté» le FLN en s’attaquant, dans un meeting où il était présent, aux institutions de l’Etat et à la légitimité de la majorité parlementaire.
Sonia Baker
Comment (25)