Selon les Américains : Daech est proche de la faillite
Les efforts consentis ces deux dernières années par la communauté internationale pour priver le groupe terroriste autoproclamé Daech de sa rente pétrolière et des ses autres sources de revenus commencent à porter leurs fruits. C’est bien simple, Daech commence la nouvelle année avec un compte bancaire dans le rouge. Des sources des services américains du renseignement ont révélé cette semaine au Washington Post que Daech trouve de plus en plus de difficultés pour financer ses opérations militaires et ses attentats à l’étranger.
Nonobstant des opérations antiterroristes menées par la Russie en Syrie, le Washington Post révèle que les avions de la coalition internationale anti-Daech conduite par les Etats-Unis ont détruit au cours des 15 derniers mois plus de 1 200 camions-citernes (y compris 168 véhicules ciblés au cours d’un seul raid aérien en Syrie le 8 décembre), et cela, grâce à l’utilisation de nouvelles armes et tactiques pour infliger des dommages durables aux champs pétroliers restants entre les mains des terroristes. Grâce à ces tactiques, il serait désormais impossible à Daech de réparer les puits de pétrole endommagés ou d’en extraire du pétrole à l’aide de techniques de fortune.
Des responsables américains chargés du Moyen-Orient ont également confié au même quotidien que de nouvelles mesures ont également été mises en place pour assécher les réseaux financiers grâce auxquels Daech se procure des fournitures et paye ses éléments. Il y a deux semaines, indique-t-on, les gouvernements américain et irakien ont annoncé le premier effort coordonné pour sanctionner les entreprises de services financiers irakiens et syriens utilisées par les terroristes pour mener leurs opérations.
Tout ce train de mesures, mentionne-t-on, a permis de faire fondre comme neige au soleil les bénéfices engrangés par Daech grâce à la vente de pétrole, la plus grande source de revenus du groupe terroriste. Si la campagne anti-Daech se poursuit à un rythme soutenu, Daech, qui était considérée jusque-là comme le groupe terroriste le plus riche au monde, pourrait très vite se retrouver sur la paille.
La décision prise il y a quelques mois par Abu Bakr Al Baghdadi de réduire de 50% les salaires de ses éléments est la preuve, explique-t-on, que le groupe terroriste est en grande difficulté. Actuellement, Daech milite même pour ne plus payer ses hommes de troupes. «Nous détruisons la base économique de Daech», a indiqué au Washington Post Brett McGurk, envoyé spécial de l’Administration Obama à la coalition anti-Daech formée de 67 nations. «Leurs combattants ne sont pas payés. Nous avons des indications multiples de cela», a-t-il ajouté. La même source précise en outre que Daech n’attire également plus de «combattants» étrangers dans la mesure où il ne peut plus promettre des salaires mirobolants comme il le faisait auparavant.
A la suite des raids de la coalition internationale anti-Deach, les recettes pétrolières du groupe terroriste ne représentent maintenant plus qu’une infime fraction des 1,3 million de dollars qu’il gagnait quotidiennement au début de 2015, affirment les sources du Washington Post, qui précisent cependant que malgré la pression mise sur Daech, de petits camions de pétrole, le plus souvent du côté syrien du califat autoproclamé, continuent à se frayer un chemin vers le marché noir, aidés parfois par des fonctionnaires corrompus en Syrie et en Turquie, deux pays qui sont officiellement en guerre avec Daech. Mais, disent-ils, cela ne devrait plus durer longtemps.
Khider Cherif
Comment (13)