Talaie El-Houriyet se dirige vers le boycott des législatives
Le parti d’Ali Benflis, Talaie El-Houriyet, va réunir demain, samedi 7 janvier, son comité central pour trancher la question de participer ou non aux prochaines élections législatives et locales. Les quelque 508 membres du comité central vont se prononcer sur cette question sur la base des rapports des consultations menées au niveau de la base.
Selon des sources proches du parti, la base militante a majoritairement appelé au boycott des législatives. Un regard qui devrait être donc traduit par le comité central. Les premiers signes de la non-participation fortement possible du parti de Benflis aux prochaines élections, c’est l’avis d’Ahmed Adimi, qui est secrétaire général de cette formation politique. Sur sa page Facebook, il a clairement affirmé qu’il ne se présentera pas aux prochaines législatives, en arguant que les jeux sont faits d’avance et que le pouvoir n’acceptera jamais de renoncer de son propre gré à sa «majorité».
Et Ahmed Adimi ira encore plus loin en se référant à la lettre de démission de Mustapha Bouchachi et la description qu’il a faite de l’APN. Ce haut cadre de Talaie El-Houriyet dit ne pas pouvoir accepter de siéger à côté de certains «membres» du Parlement, sans les citer dans son message. Le président de Talaie El Houriyet, Ali Benflis, avait, en décembre dernier, vivement critiqué l’organisation des élections en laissant entendre qu’il ne pouvait prendre part à une nouvelle supercherie électorale. «A défaut de nous rassembler pour faire face à cette crise, on nous propose la tenue d’élections qui porteront comme d’habitude la marque infamante de la tricherie politique et de la fraude électorale.»
Pour le président de Talaie El-Houriyet, les prochaines élections seront aussi non transparentes et entachées de fraude que les précédentes. «Cela est connu de tous, et si nous avions encore quelques illusions, les deux lois organiques sur le régime électoral et sur l’Instance de surveillance des élections sont venues les effacer définitivement de nos esprits. En effet, ces deux lois n’ont rien fait d’autre que de venir aménager deux pépinières luxuriantes pour la poursuite de la tricherie politique et de la fraude électorale», avait-il soutenu, considérant que «dans notre système politique les élections n’ont au fond qu’une raison d’être : celle d’actualiser périodiquement la distribution par l’appareil politico-administratif des quotas électoraux entre les forces politiques participantes, en fonction de leur docilité ou de leur indocilité. Il ne faut attendre des élections telles qu’elles se déroulent dans notre pays rien de plus et rien de moins».
Des propos qui sonnaient comme un rejet de ces élections.
Sonia Baker
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