Aït Hamouda demande l’introduction de tamazight dans les documents officiels
Le président de la Fondation Amirouche a saisi les autorités en raison de l’absence de tamazight sur les documents officiels et pour la reconnaissance de Yennayer comme jour férié. «Nous exigeons une carte nationale d’identité conforme à la réalité sociologique et fidèle au contenu constitutionnel, et que Yennayer, patrimoine ancestral de tout l’espace nord-africain, soit décrété jour férié célébrant le nouvel an amazigh», souligne Nordine Aït Hamouda dans une lettre qu’il a adressée à «ceux qui nous gouvernent». «Ceux qui ont combattu le fait amazigh, au nom d’une construction politique archaïque ou d’un communautarisme régressif, sont toujours embusqués, prêts à dégainer», s’indigne le membre fondateur du RCD, qui appelle à tourner le dos aux visions importées du Moyen-Orient.
Pour le président de la Fondation Amirouche, c’est à l’Etat, et à celui qui l’incarne en premier lieu, qu’il incombe de «donner les moyens du développement à la langue amazighe qui appartient historiquement, culturellement et anthropologiquement à l’aire maghrébine, donc à l’Algérie et à l’ensemble de son peuple, sans exception». Nordine Aït Hamouda reproche à l’administration de ne pas avoir introduit tamazight dans les documents officiels, notamment la Carte nationale d’identité (CNI) «contrairement à ce qu’on pouvait espérer avec la constitutionnalisation graduelle depuis 1996» de tamazight. «Pourquoi Yennayer, fête du nouvel an amazigh, patrimoine célébré populairement dans toute l’Algérie profonde et tout l’espace nord africain, n’a pas son statut de jour férié et de fête nationale officielle ?» s’interroge-t-il encore.
«Il existe comme un parfum de reniement des engagements énoncés tout en biaisant sur le lien entre nationalité et citoyenneté», regrette l’ancien vice-président de l’APN pour qui l’absence de tamazight sur la CNI et la négation de Yennayer «sont deux indicateurs visibles de ces atermoiements rédhibitoires, de cette négation de la citoyenneté et de cette absence d’égalité de traitement qui est au cœur de la philosophie du projet démocratique».
Nordine Aït Hamouda interpelle le président Bouteflika, «gardien de la Constitution, garant de la continuité de l’Etat et incarnation de l’unité nationale» pour qu’il «remédie à cette anomalie» et «édicte les décrets d’application pour l’entrée de tamazight dans l’officialisation effective». «Il y va de la crédibilité des engagements de l’Etat et du futur de la nation», soutient le président de la Fondation Amirouche.
Karim B.
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