Le député français Jean Glavany : «Des éléments d’Al-Nosrah ont bel et bien été soignés en Israël»
Le député français Jean Glavany, membre de la Commission défense à l’Assemblée nationale française, confirme l’existence de liens entre les groupes terroristes armés syriens et Israël. Revenant d’un voyage en Syrie, où il a séjourné plusieurs jours, Jean Glavany explique que l’objectif de Tel-Aviv, en soutenant notamment le front Al-Nosrah, est de dresser une milice face au Hezbollah. Israël fait donc s’entre-tuer des musulmans entre eux afin de renforcer sa suprématie dans la région. C’est connu, l’Iran et le Hezbollah libanais sont les deux seules forces de la région capables de résister aux interventions israéliennes. Et elle ne veut pas entendre parler de leur triomphe.
Pour briser l’axe Iran-Hezbollah-Syrie, l’armée israélienne a déjà bombardé plusieurs fois les positions des forces gouvernementales syriennes, sans jamais s’attaquer aux terroristes, y compris de Daech ni ceux du Front Fatah Al-Cham. Durant l’année 2016, l’aviation israélienne a même bombardé des troupes syriennes en plein combat contre les terroristes d’Al-Qaïda dans le sud du pays, aux environs de la ville de Kouneitra. Les chefs militaires de l’Etat sioniste avaient prétexté «avoir essuyé des tirs côté syrien», sans pour autant prouver que ces tirs venaient de la part des forces gouvernementales de Syrie.
Le soutien d’Israël aux groupes terroristes va encore plus loin. Dans un témoignage sur la chaîne LCP, le député Jean Galvani assure que les terroristes takfiristes blessés après les combats contre les forces gouvernementales syriennes se font soigner dans des hôpitaux israéliens. Cela sans oublier le fait que de l’armement israélien ait été découvert en possession des groupes terroristes.
Les contacts de l’armée israélienne avec des groupes rebelles de l’autre côté de la frontière ont été observés par les observateurs de l’ONU présents dans le Golan. Jusqu’où va ce soutien ? Selon Newsweek qui rapporte l’information, les casques bleus ont été témoins de chargements de sacs dans les véhicules rebelles. Selon Tsahal, il s’agissait de nourriture et de couvertures.
A la limite, les autorités israéliennes ne cachent même plus le fait qu’elles aident les groupes terroristes opérant en Syrie. L’ex-directeur du renseignement de l’armée israélienne Amos Yadlin est allé même jusqu’à affirmer récemment qu’Israël ne peut voir ses intérêts être garantis sans que l’Axe Iran-Hezbollah-Syrie soit brisé. «C’est mauvais, très mauvais, de voir l’Iran et le Hezbollah se renforcer en Syrie», avait-il dit. Plusieurs médias israéliens ont aussi abondé dans le même sens. C’est le cas de Maariv, l’un des trois principaux journaux d’Israël, qui a souligné il y a quelques mois que la trêve conclue par les chefs des diplomaties russe et étasunienne ne profitera guère à l’Etat sioniste. «C’est un cessez-le-feu qui ne va pas dans les intérêts israéliens puisqu’il fait de l’Iran, du Hezbollah et d’Assad les principaux gagnants.»
Aujourd’hui, on comprend certainement mieux la position d’Israël, désireux de poursuivre le chaos en Syrie, y compris en coordonnant pour cela ses actions avec l’Arabie Saoudite et le Qatar. On comprend également pourquoi Tel-Aviv est réticente à ce que des élus occidentaux se rendent en Syrie. Le gouvernement israélien ne veut pas que la vérité sur le conflit sorte de Syrie. Aussi rien n’exclut de penser que l’attaque qui a ciblé le député français alors qu’il se rendait à Alep ne soit pas le fait de l’armée israélienne. L’histoire montre qu’elle en serait très capable.
Khider Cherif