Législatives : le FLN appelle Benflis à revoir sa décision
Le FLN se déploie à travers des sorties médiatiques de ses cadres pour défendre le ministre de l’Intérieur, Nourreddine Bedoui, après les vives réactions suscitées par ses menaces proférées à l’encontre des partis ayant appelé au boycott des prochaines législatives.
Pour cette formation politique au pouvoir, les propos du ministre de l’Intérieur n’étaient nullement destinés au parti Talaie El-Hourriyet présidé par Ali Benflis. Selon El-Amri Arif, membre du comité central du FLN et responsable du parti en France, Nourreddine Bedoui parlait plutôt des autres partis tels que Jil Jadid et d’autres formations «microscopiques» qui existent depuis de longues années mais qui n’activent pas. «Je peux vous assurer que Bedoui ne parlait pas du parti de Benflis qui a été récemment créé», a-t-il affirmé sur le plateau de France 24 où il a débattu de cette question avec Sabria Dehiles du parti Talaie El-Hourriyet.
Pour ce responsable au FLN, le parti de Benflis doit participer aux élections législatives. «Je lance d’ici un appel à Ali Benflis, que je connais bien et que je respecte beaucoup, pour qu’il se ressaisisse et reconsidère la position de son parti par rapport à ce scrutin, car c’est une nouvelle formation qui a du sang neuf et une nouvelle dynamique politique», a-t-il soutenu. Ce cadre du FLN a estimé, en revanche, que les autres partis qui ont décidé de boycotter les législatives ne l’ont pas fait par conviction politique mais par leur incapacité à avoir des listes de candidatures et à mener une campagne électorale. «Qu’est-ce que Jil Jadid a comme base militante? Quelques militants encartés ! Une dizaine !» a lancé l’invité de France 24 d’un air moqueur pour lequel les responsables de «petites formations» sont des «commerçants qui mettent aux enchères leur agrément».
La réaction du FLN, à travers son responsable en France, intervient après la virulente réaction des partis de l’opposition, et en premier lieu celui d’Ali Benflis qui a accusé le pouvoir de vouloir exercer une forme de paternalisme sur l’opposition, d’infantiliser l’action politique et de transformer les élections en transaction. Sabria Dehiles a précisé au responsable du FLN que le parti Talaie El-Hourriyet «ne fonctionne pas à la dictée» et qu’il a une base militante qui décide de la marche à suivre et des positions à prendre par rapport à des événements politiques et électoraux.
Sonia Baker
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