Règlement budgétaire : Baba Ami prêche dans le «désert» de l’APN
La reprise des plénières au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN) est marquée par la désertion de l’hémicycle Zighout-Youcef par les députés qui ne semblent pas préoccupés par la manière avec laquelle est dépensé l’argent public. En effet, le ministre des Finances, Hadji Baba Ami, a présenté ce lundi en séance plénière le projet de loi portant règlement budgétaire de 2014.
Les députés ne se sont pas distingués par la qualité de leurs interventions, leurs remarques et leurs critiques de l’action de l’Exécutif, mais plutôt par leur désertion massive et trop flagrante des lieux. Pourtant, dans le contexte de crise économique actuelle où l’argent se fait rare, il est important pour un élu qui dispose d’un mandat national de veiller à la rigueur budgétaire en analysant avec minutie les dépenses publiques. Mais les préoccupations de la majorité des députés semblent être ailleurs.
«La majorité des députés, notamment ceux de la majorité parlementaire, se démène actuellement pour se placer dans les futures listes électorales. Ils sont beaucoup plus préoccupés par leur réélection et leur présence dans la prochaine législature que par leur devoir et leur mission encore en cours», commente un fin observateur non sans ironie. L’absentéisme est très répandu au sein du Parlement. Des débats sur des lois d’une grande importance pour le pays et pour les populations ont été présentés dans un hémicycle clairsemé. Cet absentéisme s’accentue au moment où tous les regards sont braqués sur les partis et leurs candidats aux prochaines législatives.
Briller par son absence au Parlement n’est assurément pas vendable auprès des populations des pays démocratiques. En Algérie, nos députés ne semblent pas se soucier de l’image qu’ils donnent à la population. La machine électorale étant ce qu’elle est, l’approche des législatives ne bouscule nullement les habitudes des parlementaires qui continuent à vaquer tranquillement à leurs vraies occupations quotidiennes. Ce phénomène de l’absentéisme, grossièrement visible à l’APN et au Sénat, a été traité dans la nouvelle Constitution adoptée en mars 2016.
Des mesures disciplinaires seront prises contre les absentéistes, conformément à ce règlement intérieur en cours de modification pour l’adapter aux nouvelles dispositions constitutionnelles. En attendant, les membres de l’Exécutif passent devant le Parlement et présentent leurs projets de lois et les font voter sans encombre.
Sonia Baker
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