Cinq pays musulmans interdits d’entrée au Koweït
Le Koweït a décidé cette semaine d’interdire l’entrée sur son sol aux ressortissants syriens, iraniens, irakiens, afghans et pakistanais. Les autorités koweïtiennes mettent en avant des raisons sécuritaires. Le Koweït se dit être «très préoccupé par la menace de l’extrémisme radical des groupes terroristes (Etat Islamique et Al-Qaïda)».
Jusqu’à nouvel ordre donc, les ressortissants de ces cinq pays ne pourront plus obtenir de visas de tourisme ou de travail pour entrer au Koweït. Cette interdiction n’est pas définitive, a toutefois précisé un journaliste koweïtien à Algeripatriotique, ajoutant que la liste des pays dont les ressortissants sont interdits d’entrer sur le territoire koweïtien est régulièrement mise à jour. C’est une interdiction temporaire et elle sera revue dans trois mois.
Notre source indique que les autorités koweïtiennes tiennent compte de deux éléments dans l’élaboration de cette liste : le niveau de la menace terroriste dans la région et la situation sociale et économique du pays. Le Koweït avait déjà interdit l’entrée sur son territoire à tous les citoyens syriens mais avait autorisé ceux qui étaient déjà sur son sol de rester.
La mesure prise par Koweït City a-t-elle un rapport avec le décret signé récemment de Donald Trump ? A première vue non, puisque ce n’est pas la première fois que le Koweït interdit l’accès à son territoire à certaines nationalités. La liste du Koweït City et celle de Washington présentent néanmoins un point en commun : l’Iran.
Si les motivations derrière la décision de la nouvelle administration américaine de «blacklister» l’Iran sont connues, celles de Koweït City le sont en revanche beaucoup moins. Tout le monde sait que l’Iran est certainement le dernier pays où Daech ou Al-Qaïda iront se cacher. La thèse la plus probable est que le Koweït ait décidé de faire cause commune avec Washington sur le dossier de l’Iran.
Preuve en est, le ministre émirati des Affaires étrangères a salué le décret très politique de Donald Trump pour s’opposer à l’entrée de sept musulmans sur son sol. Dans une conférence de presse avec Sergei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, Sheikh Abdullah Ben Sayed Al-Nahyan a même défendu la décision de Trump. «Les Etats-Unis ont pris une décision… souveraine», a-t-il martelé.
A l’instar du Qatar, le Koweït a, ces dernières années, été très critiqué pour le traitement qu’il afflige à des réfugiés. En 2015, le pays occupait la tête du classement des pires endroits pour les expatriés sur une liste de soixante-quatre pays dans le monde. Ces dernières années, de nombreuses lois ont, en effet, visé les étrangers vivant dans ce pays.
Khider Cherif
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