Le cousin de Kadhafi : «Si la situation perdure en Libye nous prendrons les armes»
Le cousin de l’ancien guide de la révolution libyenne a réitéré sa confiance en l’Algérie, au point de considérer sa présence dans le dialogue libyen comme la sienne propre. «Que l’Algérie soit présente au dialogue interlibyen, c’est comme si j’y étais moi-même», a en effet affirmé Ahmed Kaddaf Eddam dans un entretien au quotidien arabophone Echorouk. «A partir du moment où l’Algérie conduit ce dialogue, nous n’avons même pas besoin d’être présents, car nous adhérons à la ligne politique algérienne depuis quarante ans», a soutenu le cousin de Mouammar Kadhafi. Kaddaf Eddam a néanmoins émis des réserves sur les pourparlers parrainés par les Nations unies, estimant que l’ONU exclut les partisans de l’ancien guide libyen, «bien que nous constituions la majorité et l’élément clé de l’équation libyenne».
L’opposant libyen, qui vit au Caire, en Egypte, souligne que rien ne pourra se faire en Libye sans ce qu’il affirme être la majorité, à savoir l’armée, la police, la classe politique et les tribus. Bref, «les enfants de la Libye qui ont affronté les Turcs et l’Italie dans le passé». «Nous savons ce qui se passe exactement, car nous sommes une partie importante, voire essentielle du dialogue [interlibyen]», a insisté Kaddaf Eddam, convaincu que son camp représente la première force depuis le retour de milliers de Libyens au pays. «Ils se sont établis à nouveau dans leurs villes respectives dont ils ont le contrôle total», a-t-il assuré. Et d’ajouter sur un ton menaçant : «Sachez que nous n’avons pas pris les armes jusqu’à présent, alors que les décisions semblent appartenir uniquement aux belligérants et à ceux qui poussent à l’effusion de sang.»
Ahmed Kaddaf Eddam dit s’opposer au gouvernement en poste, qu’il accuse de «servir les intérêts de l’Occident et non ceux de la Libye et des pays voisins». «L’Occident ne veut pas mettre fin au conflit libyen», tranche-t-il, en martelant que «[nous] sommes (les tribus, ndlr) le véritable Etat en Libye». «La Libye est devenue un pays humilié et faible où des dizaines de milliers de détenus croupissent dans les prisons sans que personne en parle», s’insurge le cousin de Kadhafi. «Où est l’ONU ? Où est la Ligue arabe ?», s’interroge-t-il, dépité. «Le peuple libyen qui nourrissait toute l’Afrique en est à quémander un morceau de pain», s’indigne Kaddaf Eddam qui préside le Front de la lutte nationale.
«Nous pourrions être amenés à recourir aux armes si cette situation perdurait», a encore menacé Ahmed Kaddaf Eddam, qui appelle à la «construction d’un nouvel Etat pour tous les Libyens», à la «libération de tous les prisonniers», au «retour de tous les exilés», à une amnistie générale et au dialogue «sous la bannière de la paix et non sous le sceau de la trahison pour le compte de l’Otan qui a détruit notre pays». Ahmed Kaddaf Eddam affirme enfin approuver la tenue d’élections sous la surveillance des Nations unies.
Lina S.
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