Assurance-véhicules : indemnisation directe des assurés
L’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) est sur le point de finaliser une convention permettant l’indemnisation directe des sinistres des accidents de voitures, a indiqué lundi à Alger son président, Brahim Djamel Kessali.
«Nous travaillons actuellement sur la mise en place d’une nouvelle convention appelée Indemnisation directe des assurés (IDA) qui devra permettre aux assurés contre les dommages et collisions de véhicules d’être indemnisés systématiquement sans que leur cas ne soit l’objet de recours. La signature de la convention entre les compagnies d’assurance devrait se faire avant la fin 2017», a affirmé M. Kessali au Forum d’El Moudjahid consacré au secteur des assurances.
Soulignant que les assurés sous la formule «tous risques» sont systématiquement remboursés au niveau de leurs agences, M. Kessali, qui est également PDG de la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR), a précisé qu’avec ce nouvel instrument, les compagnies d’assurance pourront directement indemniser leurs clients avant de procéder à une télé-compensation afin d’assainir entre elles les dossiers de remboursement.
Avec ce futur dispositif, a-t-il poursuivi, il n’y aura plus de recours, tandis que le client sera remboursé au niveau de son agence d’assurance que ce soit pour la partie dommages ou pour la partie responsabilité civile.
S’agissant de l’opération d’assainissement des recours cumulés depuis 2010, M. Kessali a avancé que grâce à la convention d’assainissement des recours au coût moyen, 78 000 dossiers ont été assainis à fin 2015 pour un montant global de remboursement de plus de 3 milliards de DA, soulignant qu’il s’agit des dossiers datant des années 2010, 2011 et 2012.
Quant aux dossiers de 2013, 2014 et 2015, ils sont en cours de traitement grâce à la Convention inter-entreprises de règlement des sinistres automobiles matériels, ayant permis la réduction à moins de 45 jours les délais de remboursement des sinistres inférieurs à 150 000 DA, et à moins de 60 jours des sinistres supérieurs à ce montant.
«Tous ces dossiers devraient être réglés avant d’entamer la phase de remboursement systématique et immédiat des assurés-dommages et collisions en laissant l’assainissement des dossiers se faire à posteriori entre les assureurs eux-mêmes grâce à l’indemnisation directe», a-t-il promis.
En 2015, le montant global des règlements de sinistres a atteint 71 milliards de DA dont 47 milliards de DA pour la seule branche automobile, selon M. Kessali, précisant que les compagnies d’assurances enregistrent annuellement plus d’un (1) million de déclarations de sinistres en raison de l’augmentation continue des accidents de la route.
A ce titre, il a révélé qu’une étude d’un projet pour la création d’une plateforme informatisée des sinistres déclarés était en cours de réalisation, ainsi que la mise en place d’un fichier national des conducteurs, permettant de faciliter d’abord le traitement des dossiers des sinistres, ainsi que le recensement des conducteurs récidivistes en matière de sinistres.
Abordant la situation financière des compagnies d’assurance, M. Kessali a fait état d’un recul de bénéfice mais qui n’est pas d’une grande incidence sur la santé financière des compagnies d’assurance, précisant que la marge de solvabilité des compagnies d’assurances, soit la capacité d’un assureur de faire face à ses engagements à l’égard de ses assurés, avoisine les 144%, alors que la loi exige un taux minimal de 15%.
Interrogé sur les récentes augmentations des primes d’assurance automobile, M. Kessali a expliqué que la hausse était de l’ordre de 20% et ne touchait que la partie responsabilité civile et devrait être appliquée à raison de 5% chaque semestre à partir du 1er semestre 2017.
«En termes de montant, cette augmentation est très faible, car elle ne devrait pas dépasser les 100 DA pour chaque assurance. En plus, l’augmentation des 20% devrait s’étaler sur 2 ans, soit à raison de 5% chaque semestre donc, elle ne sera pas d’un grand impact sur les prix des assurances», selon lui.
Par ailleurs, depuis son instauration en 2004, l’assurance catastrophe naturelle (CAT-NAT) n’a drainé que 700 000 souscripteurs avec un chiffre d’affaires global de 15 milliards de DA (en 10 ans) jusqu’à fin 2015, un montant jugé «très faible» par M. Kessali par rapport aux 10 millions d’unités (logements, locaux, usines…) recensées sur le territoire national.
R. E.
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