Un proche de Ferhat Mehenni claque la porte
La vague de défections au sein du mouvement séparatiste dirigé par Ferhat Mehenni, Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) se poursuit. Ainsi, après la démission, en novembre dernier, du président de l’organisation locale du mouvement, Bouaziz Aït Chebib, et de toute sa structure, suite à un bras de fer qui a duré plusieurs mois, sur fond de divergences sur les méthodes d’action, le conseiller à la communication de Ferhat Mehenni vient d’annoncer sa démission.
Cet activiste est catalogué proche de l’aile dite «modérée», incarnée par Aït Chebib, qui a fini par céder face au courant «radical» représenté par un noyau de militants très actifs dans les structures régionales et aussi dans les circuits associatifs et les réseaux sociaux et qui reprochait à l’ancienne direction sa «mollesse» et son «universalisme». Ce que le mentor du mouvement confirmera plus tard, en menaçant de créer sa propre milice en Kabylie, qui sera chargée des tâches de police dans les villages.
Dans une lettre adressée aux cadres de l’organisation, et dont nous détenons une copie, ce journaliste de formation qui a, entre autres, participé à la création de l’organe officiel du MAK, Siwel, explique les motifs de sa décision mais préfère éviter le clash avec la direction. «Après mûre réflexion, écrit-il, j’ai décidé de retrouver mon indépendance politique. Une décision difficile mais qui permet d’avoir du recul et d’agir en conséquence, particulièrement quand on sait que nos jugements peuvent être faussés par notre implication émotionnelle.» Et d’enchaîner : «En tant que démocrate, je pense que c’est la meilleure manière d’assurer la pérennité du débat contradictoire et d’élever les responsabilités au-delà des ego. Chacun a essayé d’apporter un plus à la cause kabyle, souvent dans l’anonymat, pour la faire avancer sur des bases solides en évitant de reproduire les réflexes des partis. Bien évidemment, cela n’excuse pas nos erreurs, même si la nature de ce combat en exige sa part», conclut le cadre démissionnaire du MAK.
Rabah A.
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