Programme électoral : le RCD veut doubler le SNMG
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) rend publiques ses propositions relatives au travail et à la sécurité sociale. Poursuivant la présentation de son programme électoral, ce parti de l’opposition qui participe aux prochaines législatives souligne d’emblée que la question de la résorption du chômage massif est prise en charge dans le volet économique. «Il est question ici des relations de travail, des normes, de la protection des salariés, des droits des employeurs et du statut social des sans-activité aussi bien les chômeurs que les personnes âgées sans revenus», précise ce parti qui considère que l’ampleur du marché informel ne constitue pas seulement un manque à gagner pour l’économie, mais il représente une «bombe à retardement» dans la mesure où des millions d’Algériens se retrouveront au troisième âge sans retraite et sans couverture sociale.
Le RCD estime qu’un marché du travail fluide facilite l’embauche, mais il ne joue qu’à la marge devant le dynamisme de l’économie. Il est donc important de mettre en place une commission tripartite qui intègre tous les syndicats et l’ensemble des organisations patronales pour réviser le projet de code du travail élaboré par le FCE, le gouvernement et l’UGTA. Pour le RCD, «le document final doit garantir le droit à l’organisation syndicale et patronale, définir les modalités du recours à la grève, un salaire minimum et les modalités de son indexation, une protection sociale par la solidarité inter-salariale et intergénérationnelle et l’encadrement des contrats à durée déterminée».
Autre proposition du RCD : relever le SNMG pour le doubler au bout de cinq ans en termes de pouvoir d’achat. «C’est la première condition de l’augmentation de la productivité du monde du travail», souligne ce parti pour lequel le dynamisme économique nécessite un pouvoir d’achat assez conséquent. Le RCD propose aussi de relever les rémunérations des cadres algériens exerçant dans les secteurs économiques. «Cette mesure vise à juguler l’exode des cadres qualifiés vers l’étranger et s’inscrit dans un processus du retour de certains d’entre eux», précise cette formation, qui compte également créer un institut des statistiques et des études économiques sous la tutelle des syndicats autonomes aux fins de disposer d’informations plus fiables qui permettent des analyses et également de confronter les données avec celles de l’ONS.
«Ce dernier office sera placé sous la tutelle du président de l’Assemblée et non plus de l’Exécutif», ajoute ce parti, qui veut aussi «institutionnaliser un taux de croissance du pouvoir d’achat à répercuter sur le SNMG auquel tout Exécutif doit s’assujettir au risque de faillir et d’en tirer les conséquences». Le RCD inscrit également dans son programme l’institution d’un revenu minimum vieillesse qui «consiste à définir un seuil de revenu que l’Etat garantit à toute personne qui dépasse l’âge de la retraite». Il s’agit pour le RCD d’un complément de ressources pour les uns (retraites faibles…) ou d’une allocation complète de solidarité. «Elle n’est pas puisée des caisses de retraite, mais du chapitre consacré aux subventions ciblées», souligne cette formation.
Sur le plan sécurité sociale, le RCD dit qu’il mettra fin à la nomenclature actuelle des soins qui ne correspond pas à la réalité du marché. Il compte dans ce sillage «relever les planchers des retraites et des prestations de la Casnos (congés de maladie, de maternité et allocations familiales…) par la révision des modes et des niveaux des cotisations».
Sonia Baker
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