Législatives : ce que veut changer le RCD dans le secteur de la santé
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dévoile les principales mesures qu’il compte appliquer au secteur de la santé. Pour être conforme aux dispositions constitutionnelles consacrant le droit à l’accès aux soins, l’Algérie doit revoir son système de santé, estime ce parti en campagne pour les prochaines élections législatives.
Le RCD propose ainsi une politique qui vise en priorité les besoins réels de la population en matière de santé par une mobilisation effective des partenaires de la santé, de la société civile et du secteur privé, dans le cadre des principes de bonne gouvernance et de décentralisation des décisions techniques et administratives. En premier lieu, il compte «auditer les systèmes de santé par des professionnels du secteur afin de repérer les discordances fréquentes et présenter des éléments de bonne pratique et pouvoir établir des politiques, des stratégies et des plans sanitaires nationaux adaptés». En deuxième lieu, le RCD propose de «mettre l’accent sur les soins de santé de base et la prévention, qui doivent rester totalement à la charge de l’Etat, ainsi que sur la notion de service public de santé».
Pour les sans revenus ni couverture sociale, il veut leur garantir la gratuité des soins par l’attribution d’une carte « Hayat» prise en charge par l’Etat. Autre proposition du parti de Mohcine Belabbas : rationnaliser l’usage de l’ensemble des ressources disponibles pour la santé ; pour cela, il faut rendre la responsabilité sur les moyens (humains matériels et financiers) aux organes dirigeants des établissements hospitaliers. La rationalisation va passer par la réduction de la consommation anarchique des médicaments «en interdisant la vente sans prescription de certains types de médicaments, particulièrement les antibiotiques, et envisager la vente de ces médicaments par les pharmacies en vrac pour éviter le gaspillage».
Le RCD inscrit également dans son programme le renforcement de l’industrie pharmaceutique nationale, particulièrement dans la production de génériques. Le RCD veut également permettre par des mesures de simplification et d’encouragement l’implication des compétences algériennes établies à l’étranger et mettre en place des passerelles et des partenariats mutuellement avantageux et pérennes. Cela pourrait contribuer à réduire le coût des soins à l’étranger, estime ce parti qui parle aussi de l’augmentation des ressources consacrées à la santé (actuellement, le budget de fonctionnement ne représente que 4,75% de l’ensemble des dépenses et le budget d’équipent moins de 3%).
Pour le RCD, le service civil ne sera plus un moyen de faire installer momentanément les compétences du secteur dans les régions des Hauts-Plateaux et au Sud. Cette mesure, qualifiée d’inappropriée, d’inefficace et d’injuste par ce parti, sera remplacée par des mesures incitatives destinées à encourager l’implantation de personnel compétent dans les zones enclavées (salaires, logement, primes, etc.). Le RCD s’engage, en outre, à «lutter résolument, en matière de prise en charge de la santé physique et mentale, contre toute forme de charlatanisme et d’exercice illégal des professions de soins».
Sonia Baker
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