Législatives : coups de théâtre et chamboulements au FLN
A quelques heures seulement de l’expiration du délai de dépôt des dossiers de candidature aux élections législatives, le Front de libération nationale (FLN) n’arrive toujours pas à fixer ses têtes de liste. Les efforts consentis pour réduire les mécontentements et éviter les interférences se sont avérés vains.
Les listes, telles qu’établies par la commission nationale chargée par le comité central du parti de traiter les dossiers, sont contestées dans plusieurs wilayas. Et certains cadres du parti au bras long ont fini par revenir en pole position, alors qu’ils n’étaient même pas retenus comme candidats. C’est le cas notamment de Baha Eddine Tliba, qui a été mis à l’écart par la commission nationale en raison de sa courte durée de «militantisme» au sein du FLN, a-t-on appris d’une source sûre. Baha Eddine Tliba, faut-il le préciser, a été élu sur la liste du Front national démocratique (FND) et a rallié le FLN une fois à l’Assemblée populaire nationale (APN). Mais grâce à sa fortune et à ses connexions avec un cercle de décideurs, il a réussi à se placer sur la liste du parti à Annaba, secondant l’actuel ministre des Transports, Boudjemâa Talai.
Mohamed Djemaï, qui allait faire les frais de ses deux mandats successifs, semble avoir été, lui aussi, repêché à Tébessa. A Mostaganem, Abdelkader Ouali a réussi à se placer comme tête de liste. Un parachutage qui fait grincer des dents et crée des mécontents au sein des militants du parti de cette wilaya. Si Moussa Benhamadi conduit sans encombres la liste du FLN à Bordj Bou Arréridj, ce n’est pas le cas du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à Constantine. Ce ministre, éclaboussé par l’affaire du «médicament RHB» contre le diabète, retiré des officines par décision du ministère du Commerce, bataille toujours pour se maintenir en tête de liste. Mais les mécontentements des cadres locaux risquent de remettre en cause sa candidature. On parle déjà de son éviction par la direction nationale suite à de vives protestations de certains hauts cadres du parti qui ont pris connaissance du rejet massif de sa candidature par la base.
A Bouira, l’ancien ministre Mohamed Seghir Kara n’a pas réussi à s’imposer comme tête de liste. Sa candidature reste donc incertaine. Sauf rebondissement de dernière minute. Des rebondissements et changements auxquels nous a habitués le FLN. A Alger, le tête de liste n’est toujours pas connu. Beaucoup de noms ont circulé. Celui du ministre de l’Agriculture, Abdeslem Chelghoum, revient avec insistance. Mais selon nos sources, la direction du FLN attend que la présidence de la République tranche.
Il y aura assurément beaucoup de mécontents, surtout qu’en tout 6 200 dossiers de candidature ont été déposés pour 479 sièges. Il faudra s’attendre à des réactions vives et à des démissions collectives. Comme cela a été enregistré dans les structures du parti à l’étranger.
Sonia Baker
Comment (48)